Malaise social face à l’augmentation des impôts en Haïti

Article : Malaise social face à l’augmentation des impôts en Haïti
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18 septembre 2017

Malaise social face à l’augmentation des impôts en Haïti

Entre l’augmentation de la pression fiscale et la réduction des dépenses publiques, le gouvernement haïtien a fait choix d’augmenter taxes et impôts afin d’accroître les recettes fiscales, sans prendre en compte les répercussions à court et à moyen terme d’une telle politique.

Avec la première manifestation violente du mardi 12 septembre 2017 contre l’administration du président Jovenel Moise. On entame en grande pompe, sans l’ombre d’aucun doute la rédaction du nouveau chapitre de l’histoire de l’instabilité politique en Haïti.

Je ne pense pas que l’on ait atteint déjà la vitesse de croisière. Ce que je n’espère pas vraiment. Mais on est dans un contexte politique extrêmement dynamique où face à la revendication d’une frange de la population et des protestations des leaders politiques avides du pouvoir, le gouvernement doit prendre très au sérieux la revendication des uns et des autres. Avec la possibilité aussi d’adopter des mesures nécessaires pour freiner les causes qui nourrissent l’instabilité politique en Haïti.

Car par rapport à la nouvelle loi de finances votée au Parlement, la plupart des observateurs insistent sur le fait que ce sont les jeunes et les couches les plus pauvres surtout qui vont subir cette hausse des impôts. Et, malheureusement, les explications du gouvernement sur la raison de cette hausse des taxes et des impôts ne sont guère convaincantes.

En effet, supposons vraiment que le gouvernement entend réduire la forte dépendance de l’État haïtien par rapport à l’Aide Internationale. Je pense que les citoyens seront contraints de consacrer une part plus importante de leurs revenus aux impôts. Ce qui, en temps normal, ne devrait poser aucun problème, sauf que la corruption et le détournement des biens publics sont désormais les sports favoris de certains de nos dirigeants. Cette population, qui croupit encore dans la misère, a grand intérêt à faire entendre sa voix afin que la répartition du budget national soit équitable et qu’enfin la justice sociale devienne une réalité dans le pays.

N’oublions pas aussi que la mobilisation violente avec casse et la violence policière ne sont pas nécessairement les meilleurs moyens d’exprimer notre opposition face à l’augmentation des taxes et des impôts par le pouvoir en place, ni de faire reculer le gouvernement.

En définitive, il serait préférable que le gouvernement puisse réduire les dépenses publiques, notamment les dépenses superflues, ce qui constitue un autre moyen de diminuer les déficits publics. Cette option permettrait de ne pas augmenter les impôts de façon arbitraire. Cette mesure traduirait aussi la volonté du gouvernement d’adopter une politique budgétaire plus équilibrée et qui tienne en compte du pouvoir d’achat de la grande majorité de la population vivant dans la crasse.

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