Carnaval des fleurs, les nécessités…………et le désir
Plusieurs dizaines de milliers de carnavaliers étaient au champ de mars à (Port-au-Prince) les 28, 29 et 30 juillet pour la deuxième édition du carnaval des fleurs. Cette festivité culturelle en pleine saison estivale attire plusieurs milliers haïtiens vivant dans le pays et dans la diaspora. Mais était-il vraiment une nécessité ou un simple désir ?
Nous prenons toujours le malin plaisir de confondre le désir et le besoin. Cependant en aucun cas, le désir ne peut être confondu avec le besoin. En effet, les besoins naturels expriment des manquent impérieux qu’il faut nécessairement combler.
Alors que le pays était sous une poudrière, une tension politique explosive, avec la mort suspect du Juge Jean Serge Joseph, le désir du Président de la République d’organiser pour une deuxième fois le carnaval des fleurs était incontournable. Pour la réalisation de cette fête populaire, le gouvernement et ses partenaires ont déboursé environ 97 millions de gourdes soit 164965 dollars américains.
Ce qui est important pour le Président de la République, c’est de vendre une autre image d’Haïti à travers le monde. Et pour cela, il est prêt à tout sacrifier pour atteindre son objectif. La culture haïtienne et le tourisme sont des leviers puissants qui peuvent offrir au pays cette visibilité positive à l’échelle internationale.
C’est vrai, nous avons dépensé beaucoup d’énergie à vendre nos misères, nos souffrances et nos déboires aux pays étrangers, cependant le constat est là. Nous n’avons jamais fait un pas de plus vers le changement et le progrès.
On dit couramment que le désir est très capricieux. Si tel est le cas, ce carnaval des fleurs était- il un besoin nécessaire qu’il fallait combler ou du moins un simple désir d’un homme qui se laisse aller à suivre tous ses désirs et fantasmes. En effet, la priorité selon plus d’un devrait être l’organisation des élections, car nous avons besoin 722 millions de gourdes (1$ = 43.391) pour la réalisation de ces joutes électorales. Et pourquoi nous attendons à la communauté internationale de financer nos élections, pourtant nous ne faisons pas bon usage de l’argent des contribuables ?
Alors pourquoi dépenser 97 millions de gourdes dans une activité qui ne peuvent pas nous garantir une stabilité politique, alors que cette assise démocratique est en péril ? Attendons de voir ce qui va se passer en janvier 2014.
Mes chers dirigeants, je vous invite à vous prendre au sérieux. Car avec ou sans vous, cette nouvelle Haïti dont nous rêvons tous va voir le jour.
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