Départ de mon soleil

Article : Départ de mon soleil
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1 octobre 2017

Départ de mon soleil

Au départ, je pensais que c’était une farce. Et je me demandais qu’est-ce que tu aurais bien voulu me dire à nouveau dans une énième lettre.

Tu m’as déjà beaucoup parlé, dans une de tes lettres, de ta ferme intention de partir vers de nouvelles terres, à la conquête des expériences nouvelles. Quoique je sois un fervent partisan de liberté, j’avais du mal à accepter ta décision.

Aujourd’hui, ta dernière lettre vient à peine de me parvenir. Tu es censée prête pour prononcer la sentence. Mais tu crains, dis-tu que ton départ me laisse dans une situation encore plus cruelle.

Oh là là ! Non. Ne le crois pas. Je ne veux te demander aucune grâce. Si tel est ton bon désir de me rendre malheureux, fais bien ton choix. Je sais ce que ton départ coûtera à mon cœur. Mais la vie était bien organisée ainsi.

Qu’est-ce qu’un homme sans son autre moitié ? Qu’est-ce qu’en effet un amour sans avenir ? S’il arrive que ton corps beau et ton regard ne soient plus pour moi une source de bonheur et de joie, alors je n’ai pas le droit de me plaindre. Et je n’ai nullement envie aussi de mouiller mon pauvre corps de mes larmes.

Comme la trop grande attention empoisonne la princesse, je savais que trop d’attachement brise les cœurs des hommes les plus fidèles. La vie est ainsi faite. Il y a le bonheur et le malheur. Je ne peux prétendre vouloir l’un sans l’autre.


                                            

Tu me reproches d’être toujours accroché à mon boulot. D’être trop souriant avec mes collaboratrices. Non, ce n’est pas vrai. Est-il possible que tu ne crois plus en moi ? Hélas, je croyais pendant longtemps que notre relation serait sans fin.

Mais j’ai fini par comprendre, un peu trop tard peut-être, que les femmes ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Elles ne veulent pas toutes les mêmes choses. Ce n’est pas en réalité toutes les femmes qui souhaitent qu’on leur accorde beaucoup d’attention, de louange, d’amour et de tendresse.

Maintenant, le soleil s’est déjà couché. Il va peut-être se lever ailleurs. Je n’ai point à pleurer son départ. J’ai eu tout mon temps pour le contempler. Je voulais qu’il reste pour qu’il puisse réchauffer mon cœur éternellement. Mais ce n’est pas le cas.

Et voici maintenant que la nuit arrive avec ses caprices. Je ne me lamenterai pas sur la beauté du soleil. Il est déjà parti. Je vais marcher les yeux fixés sur les étoiles, sans entendre aucun bruit, seul, j’irai par la montagne à la recherche de cette charmante lune qui pourra bercer mon cœur.

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