Nelson Deshommes

Au revoir Madame!

Crédit photo: Nelson D
Crédit photo: Nelson D

Ne cherche plus à rentrer en contact avec moi. Faisons la paix. Finissons-en avec cette mauvaise comédie. Pardonne-moi d’insister, mais il faut absolument que tu m’oublies. Oui, tu dois juste oublier qu’un jour tu m’avais rencontré, tu avais posé ton doux regard sur moi et tu m’avais aimé tendrement.

Être heureux dans une relation amoureuse n’est pas le fruit du hasard. Je ne suis pas destiné pour souffrir. Pardon, pour vivre dans une relation amoureuse compliquée. Et voilà, notre liaison était une fatalité. Elle était une erreur et un désastre, tu ne peux la nier. Maintenant tu es partie, je ne peux que remercier le ciel. Mais tu as laissé mon cœur dans un océan de sang. Tu as ravi mes rêves, mon âme, et aussi mon amour. Alors va, va, va-t’en loin d’ici ma chérie.

Néanmoins, je veux que tu saches, je t’ai toujours aimé d’un amour authentique. J’avais confiance en toi, j’avais cru aveuglement en ton amour. Tout comme je sais pertinemment qu’un jour je visiterai le couloir de la mort, même une seconde je ne voyais pas ma vie sans toi. Le plus dur pour moi maintenant, ce n’est pas de te voir partir ou de regretter tes douces lèvres, tes seins qui m’enivrent toujours.

Mais c’est quand tu fais ton apparition dans mes nuits, cela devient effroyable, cauchemardesque. Oui, je t’ai vu, tous les jours, toutes les nuits. Toi la mystérieuse, l’adorable fille, la méchante épouse. Pourquoi es-tu revenue dans mes rêves ? Toi qui m’inspirais beaucoup d’amour. As-tu réalisé ce que tu étais devenue effectivement? Je n’ai pas eu l’amour que je méritais. Non, je ne demandais pas d’être aimé à moitié, ni d’être aimé comme un roi. Mais je voulais tout simplement que tu m’aimes pour ce que je suis. Tu fais bien de t’en aller. Peut-être loin de toi ma vie aura un sens.

Einstein disait : « Etrange époque, où il est plus facile de désintégrer l’atome que de vaincre un préjugé. », ah sans la moindre exagération,  je crois  que ce grand savant parle d’or. Maintenant comment vais-je faire pour dissoudre mes préjugés vis-à-vis des sexes faibles ? On me disait : il n’est pas facile dans la vie courante de rencontrer le vrai amour dès la première tentative. En te confiant mon cœur, je voulais être une exception à cette maudite règle. Mais la vie a eu raison de moi. J’aurais dû écouter mes grands-parents.

Alors je t’en supplie, si tu lis cette lettre ne me répond pas. Si tu crois que je suis encore important pour toi, mieux vaut rester loin de moi. La meilleure façon pour moi de t’aimer encore c’est de ne plus jamais entendre parler de toi.


Non, je ne suis pas à la recherche d’une sex friend

image: CC via pixabay.com
image: CC via pixabay.com

Tout le monde aime la relation sexuelle ! Pas moi. En tout cas, ce n’est pas ma tasse de drogue préférée. Hum ! J’imagine déjà ce que vous en pensez. Rassurez-vous mes dames. Je n’ai pas la taille des Ougandais. Mais je ne peux me plaindre, car la machine fonctionne plutôt très bien plus bas de ma ceinture.

Ce billet aurait pu avoir un autre titre, celui de tweet fatal. Il y a environ une semaine, c’était un samedi 11 octobre, et je ne l’oublierai jamais. La chandelle éclairait à peine cette chambre carrée d’une fenêtre qui est la mienne. Ce fut dans cette pièce lugubre où ce soir je me sentais tellement seul au monde, après cette avalanche de pluie qui s’abattait sur ma ville adoptive, Cap-Haïtien. Pourtant, virtuellement je suis connecté à plus d’un millier de gens. Mais j’avais l’impression que j’étais totalement déprimé et  largué par l’existence.

Alors, c’est peut-être dans ce moment de détresse qu’un démon m’aurait envoûté et suscité en moi la pensée de ce tweet. Un message d’inquiétude  de moins de 140 caractères, dans lequel,  je disais à la manière d’une Ginette Reno que j’ai besoin d’une amie.

Oui, j’ai bien dit une amie, et non pas une amante ou une sex friend. C’était à mes dépens, puisque ce fameux tweet m’aura permis une fois de plus d’apprendre le pouvoir des réseaux sociaux. Et surtout d’avoir une idée plus large du concept de sex friend.


  Environ 30 minutes plus tard, le premier clin d’œil vient de la part d’un homme. Ce n’est pas grave. C’est bien Zak,  le messager de la plateforme mondoblog qui voulait confirmer la nouvelle. 

Qu’est-ce qu’un sex friend ?

Vous voulez avoir des rapports sexuels en toute quiétude ? Sans avoir besoin d’une copine et sans pour autant fréquenter le marché du sexe. Alors pas de souci. Il suffit de vous lancer à la recherche d’une amie de sexe ou sexe friend. Oui ça existe vraiment. Au lendemain de mon fameux tweet, j’ai été contacté par mademoiselle X, si je veux bien tenir compte de son nom.

Elle : Bonjour Mr Nelson, j’ai appris que vous êtes à la recherche d’une amie, si c’est vrai, alors je crois qu’on a le même problème. Puisque moi aussi  je suis en quête d’un sex friend.

Moi : eh, eh, vous parlez de sex friend là, je ne crois pas qu’on est sur la même longueur d’onde madame. Moi ce qu’il me faut c’est une amie franche et sincère.

Elle : madame !  Vous rigolez cher ami, appellez-moi mademoiselle X. Maintenant disons les choses clairement. On aura quand même une bonne relation d’amitié qui sera embellie tout simplement par des relations sexuelles.

Moi : ah je vous comprends mieux maintenant. Ne vous inquiètez pas. Je ne suis pas trop disponible pour le moment. Quand j’aurai assez de temps, je vous contacterai.

Bon, je sais que vous me prenez pour un fou. Car vous êtes légion messieurs qui ne laisserez pas filer ces occasions sous aucun prétexte. En réalité, coucher avec une personne qui n’est pas votre femme ni votre maîtresse est la moindre des choses pour vous. Eh bien, ne me taxez pas encore d’être conservateur.  Ce qui me préoccupe dans cette histoire de sex friend, c’est de savoir vraiment si c’est une réalité ou la manipulation ?

Pour l’instant, je ne peux vous en dire si je suis en faveur ou contre le ‘’Fuck Friends ‘’. Néanmoins, je vous appelle à la prudence. Vous pouvez avoir une petite amie avec qui, vous planifiez votre vie. Pourtant en réalité vous jouez le parfait rôle d’un sex friend. Mais moi, pour l’instant ce que je veux, c’est une amie.


L’impossible combat du Président Martelly

le président haïtien Michel Martelly. crédit photo: Cancillería del Ecuador via flick.com
le président haïtien Michel Martelly.
crédit photo: Cancillería del Ecuador via flick.com

La politique du résultat c’est ce qui devrait caractériser le quinquennat du président Michel Martelly. Ce seraient des résultats visibles sur l’éducation, des preuves tangibles concernant l’emploi, l’énergie, l’environnement et l’Etat de droit. Cinq ingrédients qui ont totalement fait défaut au soir du mandat présidentiel de l’ancien chanteur. Si on ajoute la crise électorale comme cerise sur le gâteau, on comprend bien qu’à l’impossible personne n’est tenue.

Haïti est-elle vraiment un pays ingouvernable ? Quand ce n’est pas dame nature qui se déchaîne sur cette population, c’est cet éternel ouragan politique qui nous fait voir toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Les années se passent et se ressemblent. La guerre des classes qui fait rage actuellement dans le pays me semble-t-il être un combat interminable. La lutte pour le pouvoir entre la classe possédante et l’élite intellectuelle est devenue plus intense.  Si Gérard Latortue, l’ancien Chef du gouvernement pendant la transition avait déclaré « qu’à l’impossible nous sommes tenus », peut-on dans ce contexte espérer un miracle de l’actuel locataire du palais national ? Quand on sait par avance qu’il n’a jamais été un rassembleur.

Dans l’esprit de Michel Martelly et de son alter ego Laurent Lamothe, agir en faveur de l’électorat populaire est le meilleur moyen pour conserver  le pouvoir en Haïti. Sur ce point, l’ancien prêtre Jean B. Aristide n’oserait dire le contraire. Même si ce dernier avait été contraint pendant deux fois d’abandonner le pouvoir.

Bien évidemment, il faut admettre ce constat. Haïti n’a pas une véritable force d’opposition qui pourrait bousculer ce gouvernement. Cependant ils ne sont pas assez crétins. Ils comprennent aisément pourquoi  ce gouvernement tente partout les moyens d’apprivoiser la couche la plus pauvre du pays. Une couche populaire, jadis qui était soumise à l’ancien président Jean Bertrand Aristide comme une bonne femme soumet à son mari.

Maintenant il est clair, le président est dans l’impossibilité de changer le « système » qu’il avait tant proposé de démanteler, pendant qu’il était en campagne. Pourtant, il a bénéficié d’un support indéniable de la communauté internationale. Un appui des Etats-Unis très suspect dirait certains observateurs. Car il faut le rappeler, le parlement avait soupçonné le président Michel Joseph Martelly d’avoir la nationalité américaine.

Mais la réalité est là. Nous sommes au seuil d’une crise électorale qu’il a lui-même favorisée. Une crise qu’on n’arrive pas à éviter par le dialogue et le compromis. Comme quoi il faut approuver ce proverbe : « Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera…. ». Donc il n’y a rien de nouveau dans l’arène politique haïtienne.

Mais cela lui importe peu. A longueur de journée, le président Martelly danse, chante, sourit, et tente de faire croire à la population que tout va bien.

Contrairement à ses prédécesseurs, pour s’imposer il mise sur une puissante machine de propagande qu’il a consciencieusement mise en place. Cependant son bilan n’est pas tout rose comme il l’évoque souvent dans la presse internationale. Mais la lutte pour le pouvoir continue,  comme dirait Warren Buffett : «La guerre des classes existe, c’est un fait, mais c’est la mienne, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la remporter.»

Alors il est temps que tous, hommes et femmes, chrétiens et non-chrétiens, les noirs et les mulâtres, se rassemblent, dans un grand élan de solidarité nationale, pour tenter de sauver notre patrie et par conséquent lutter contre sa disparition sur la carte mondiale.

 


A la recherche d’une Capoise

une belle femme noire Crédit photo: Fernando Mafra via flick.com
une belle femme noire
Crédit photo: Fernando Mafra via flick.com

L’autre jour je me trouvai dans le bureau du tribunal de paix de la ville du Cap-Haïtien. Pas vraiment de bonne humeur. Car c’est toujours épuisant de se rendre dans un service public de mon pays, tant le service est nase.

Mais pour décrocher un nouveau boulot, je dois me présenter avec ce fameux certificat de bonne vie et mœurs. Alors je suis bien obligé d’y aller. Pour l’occasion, je porte un jeans bleu troué, des baskets et comme je suis encore ambassadeur volontaire du tourisme de la Côte d’Ivoire, je porte fièrement un t-shirt du ministère Tourisme du « pays des éléphants ».

Dès que je rejoins le bureau du secrétaire, je sens un parfum exaltant qui réjouit mon âme. Je me sens bien. Une minute plus tard, en feuilletant mon dossier d’une voix sobre, la jeune fille qui s’occupe de moi me demande : « Que venez-vous faire au Cap-Haitien« . J’hésite, car ce n’est pas la première fois qu’on me pose cette question. J’ai la tentation de lui demander pourquoi cette question, mais je ne veux pas me montrer impoli face à ce visage angélique qui m’attire.

Alors d’une voix grave, je réponds : « Je suis à la recherche d’une Capoise (fille de la ville du Cap) capable de donner un autre sens à ma vie « . Elle décroche un long sourire qui fait palpiter mon cœur. Et elle murmure :  » T’es vraiment différent des hommes de la capitale.  Ces derniers cherchent constamment une relation amoureuse avec les filles de la ville du Cap-Haitien. Puis elle ajoute : quel problème as-tu avec les filles de Port-au-Prince. « Je la regarde et affirme :  » Aucun. Je suis juste à la recherche d’une perle rare « .

Pour la première fois de ma vie, je comprends l’effet des mots sur une fille. Je sens qu’elle est satisfaite de ma réponse. Elle devait prendre dix minutes au max pour me servir, mais notre conversation était si amusante, qu’elle oublie la longue file d’attente de cette journée.

J’attends qu’elle m’invite à prendre un verre avec elle ce soir. Non, cela n’a pas été le cas. Elle veut savoir combien de fois j’ai vu Un prince à New York .  » Je suis sûre que t’as déjà vu ce film « , me dit-elle. Je ne vois pas l’utilité de cette question, moi ce que je veux, c’est la séduire tout simplement. Mais tout d’un coup, je perds mon humour. C’est grave !

Alors je réponds sèchement que j’ai vu ce film une dizaine de fois.  » Pas mal,  t’as l’air d’un vrai gentleman  » répond-elle ironique. Moi, j’ai envie d’avoir son numéro. Je ne sais pas comment m’y prendre. J’ai envie de la prendre dans mes bras, de humer son parfum, de goûter ses lèvres. Mais hélas ! Je n’ai plus envie de jouer, je n’ai pas de chance. Je ne veux plus voir mon cœur pleurer.


Haïti-Université: Pourquoi je suis contre le programme ‘’Kore Etidyan »

Faculté Ethnologie Crédit photo: Zacharie Victor
Faculté Ethnologie
Crédit photo: Zacharie Victor

Lancé en 2013 par le président Joseph Michel Martelly, le programme d’assistance sociale baptisé du nom « Kore Etidyan », consiste à faire un don de 2000 gourdes (soit environ 34 euros) chaque mois sur une période de 9 mois aux étudiants de l’université d’État d’Haïti (UEH). Ou du moins, on offre un ordinateur portable à chaque étudiant. En considérant la situation actuelle de l’UEH, ce projet selon moi n’est qu’un simple trompe-l’œil. Il est le produit de tout gouvernement paresseux, sans programme et sans vision pour le développement durable d’une société.

Tout d’abord, je tiens à préciser que je ne suis pas contre l’idée d’accompagner les étudiants haïtiens tout au long du cycle d’études universitaire. Bien au contraire, je crois que notre pays en a plus que jamais besoin d’une réforme en profondeur de l’enseignement supérieur pour ne pas dire de notre système éducatif tout court. Une vision académique plus moderne, adaptée aux besoins des sociétés actuelles devraient être la priorité des priorités.

Malheureusement, quand il s’agit de massacrer une si belle institution, de la rendre inopérante, de la conserver dans la médiocrité et de maintenir mes concitoyens dans la servitude ; nos sages dirigeants sont toujours inspirés par un génie du crétinisme de nul autre pareil. En effet, la plus noble de toutes les institutions du pays poursuit lentement mais sûrement sous nos yeux passifs sa descente en enfer.

Je ne vais pas faire ici l’étalage de tous les maux qui rongent le plus grand centre universitaire du pays. Mais quand je vois des savants haïtiens cautionnent maladroitement ce projet, j’ai envie de croire que l’argent peut tout faire. Sauf de dotés les différentes facultés de l’ueh d’une simple bibliothèque ou de construire des campus universitaires modernes,  pour offrir la même chance aux milliers de jeunes qui, chaque année souhaitent fréquenter un centre d’enseignement supérieur du pays.

Si je veux bien croire notre Premier ministre Laurent Lamothe, pour l’année académique 2013-2014, environ 31 409 étudiants avaient pris part à ce projet. Par un simple calcul, si on multiplie (34 euros par 9 puis par 31 409) par conséquent, cela sous-entend que son gouvernement aurait décaissé plus de 9 millions euros pour venir en support aux étudiants du secteur public.  Je ne suis pas un expert en construction ni en économie, cependant mon intuition me dit que cette somme pourrait bien servir à entamer la construction d’un vrai campus universitaire moderne dans le pays. Il ne faut pas oublier qu’avant le séisme du 12 janvier 2010, l’UEH faisait face à d’énormes difficultés et l’un des plus grands maux de l’Université d’État d’Haïti est son incapacité chaque année à recevoir un plus grand nombre d’étudiants. Et croyez-moi, ce problème ne date pas d’hier. Ce qui veut dire que, nos gouvernants n’ont eu jamais un plan à long terme. Ils ne tiennent jamais compte de l’augmentation de la population pour bâtir en conséquence des projets de développement durable. Alors, ceux qui ont les moyens partent en République Dominicaine. Et bien sûr cela a un prix.  Jérôme Osman qui étudie en République voisine nous avait alerté du prix à payer quand on est étudiant haïtien en Dominicanie. En effet, Je crains fort que ce projet « Kore Etidyan » ne puisse permettre à notre pays de connaitre un niveau de développement acceptable dans les décennies qui viennent.

Investir dans la recherche pour garantir l’avenir du pays

Une question essentielle se pose : Haïti demeure encore une grande  société de consommation.  Alors pourquoi il ne peut y avoir un partenariat public-privé pour investir massivement dans la recherche scientifique afin de combler notre retard par rapport au pays de la région? J’affirme que ce projet aurait plus d’impact à long terme sur l’avenir de notre pays comparativement à ce petit projet de « Kore etidyan ».

Comment doit-on s’y prendre pour relever le défi de l’innovation ? C’est ce genre de question qui me taraude l’esprit.

S’il est certain que le nouveau ministre de l’Éducation nationale souhaite donner un nouveau souffle à l’enseignement supérieur dans le pays, à travers des textes de loi qui tiennent compte de la nouvelle réalité de notre société. Cependant, je ne vois pas comment avec un maigre budget de 1,4 milliard de gourdes (1euro= 58,97gourdes)  on va arriver à bâtir des projets à long terme pour la bonne marche de l’université d’État d’Haïti  tandis que le budget du bureau du Premier ministre est de l’ordre de 2,02 milliards de gourdes pour cette année fiscale.


Apprendre à la jeunesse comment vivre de  l’assistanat est un plan macabre qui serait improductif pour le pays. En définitive, j’espère qu’avec une nouvelle conception du développement de notre pays, il serait possible de rendre l’UEH plus productive, et qu’elle pourra jouer pleinement son rôle au sein de notre société. Toutefois, il est logiquement important de demander à nos politiques de cesser de leurrer la population par leur petit projet toujours à cour terme.


Si tu as faim, mange ton chien

Mon chiot/ Crédit photo: ND
Mon chiot/ Crédit photo: ND

En période de vache maigre, lorsqu’on a faim on mange ce que l’on trouve. N’est-ce pas vrai ? En tout cas, je n’ai rien contre les Vietnamiens qui gagnent paisiblement leur vie en Haïti. Cependant ils ne doivent pas toucher à mon chien. Si vraiment ils ont un sévère penchant pour cet animal à quatre pattes, ils peuvent désormais demander à l’État haïtien un permis pour massacrer les chiens errants de nos villes, d’ailleurs ce serait peut-être un bienfait public.

« Si seulement les hommes pouvaient s’aimer comme les chiens, le monde serait un paradis. » En annonçant cette grande vérité, James Douglas rêvait d’un monde merveilleux où la cohabitation de l’homme avec les chiots serait parfaite.

Sans avoir l’honneur de connaître la tradition culinaire des Vietnamiens, j’apprends et non pas sans surprise que la chair canine est un des plats de prédilection d’une grande majorité asiatique. Hélas ! On est quand même au 21e siècle, j’aurais préféré que ce soit une information datant du Moyen Âge.

Bref, pas de souci. J’avoue quand matière de liberté individuelle je suis un homme flexible. Même si vous couchez avec les chiens ou si vous consommez la chair de cet animal de compagnie, cela ne me concerne guère. Et je n’ai pas le droit de vous traiter comme un chien. Mais attention il ne faut surtout pas toucher à mes fidèles compagnons.

Ces derniers jours, j’ai appris que les Vietnamiens qui travaillent en Haïti pour le compte d’une compagnie de téléphonie mobile, ont effectivement un appétit insatiable pour les chiens de la République. L’information tourne en boucle sur les réseaux sociaux. Déjà il  y a certains citoyens qui envisagent de faire grimper les prix des toutous. Dans l’idée de pouvoir réaliser de bonnes affaires avec les Asiatiques qui travaillent dans le pays.

J’ai vraiment peur. En effet cette nouvelle n’est pas très réjouissante pour nos amis les plus fidèles. Car dans un pays où l’on fait peu de cas de la vie de l’homme, je suis bien obligé d’être inquiet pour la vie de nos chiens. Va-t-on trouver vraiment des avocats qui vont défendre leur droit ?

Dans la société haïtienne, je connais des gens qui ont une inclination viscérale pour le chat et le cheval. D’ailleurs, les grands amateurs de l’alcool trouvent leur bon plaisir dans la consommation de la viande du chat. Néanmoins, je n’ai jamais entendu parler de quelqu’un ayant préféré un plat de chien à la place du poulet.

D’ailleurs avec toutes ces épidémies qui rongent les sociétés de notre planète, je ne pense pas qu’il soit logique qu’on continue de manger la viande des chiens. En attendant, espérons que le droit des chiens haïtiens puisse respecter par tout le monde et notamment les citoyens étrangers.


Non, je ne suis pas musulman

crédit photo: Rizwan Sagar via flickr.com
crédit photo: Rizwan Sagar via flickr.com

As’ Salam Aleykoum,

A force de côtoyer la communauté africaine de la plateforme mondoblog, d’aucuns pensent que j’ai un passeport de l’un des pays de l’Afrique de l’Ouest. Eh bien, la réponse c’est non. Je vais finir peut-être par l’avoir si jamais j’ai la chance de tomber dans les bras d’une déesse africaine. Qui sait, personne ne connaît son destin.

Ces derniers jours, j’ai dû expliquer à certains amis qui ont consulté ma page Facebook et mon fil Twitter que je ne suis pas de l’Afrique. Ou du moins pour l’instant, car on m’a appris qu’il ne faut jamais dire : « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau. » Ils ne m’ont pas cru, vu le nombre de contacts que j’ai sur ce continent. Bref, ce n’est pas ça le plus important.

Le 28 juillet dernier, j’ai reçu autant de messages que le jour sacré de mon anniversaire. En réalité, au début je ne savais pas pourquoi. Dimanche 27 juillet, errant depuis le matin dans les affaires de cuisine, j’étais obligé de me déconnecter de l’Internet. Un peu tard dans la nuit, j’ai reçu un message d’un frère africain me disant : « Bonne fête frangin ou frangine. »  Bof, j’ai cru que c’est une blague ou c’est une mauvaise plaisanterie.

Dès la matinée j’ai été  submergé par les messages venant d’amis musulmans. Alors, j’ai compris que ce n’était pas une farce, c’était la fête chez les musulmans. Mais autant que je sache, je ne suis pas musulman. Je doute qu’un jour j’aie à prononcer ces mots :« La ilaha illa Allah, Mohammed rasoulou Allah » (Il n’y a pas de véritable divinité à part Allah et Mohammed est son prophète).

D’ailleurs la meilleure amie que j’ai en Algérie ne me donne pas cette garantie : « Siiiiiiiiiiiiiiiii Tu es intéressé par les femmes algériennes musulmanes je peux t’aider à  en trouver une, mais le problème c’est que tu n’es pas musulman, notre belle religion interdit de se marier avec les non-musulmans. »

Ah j’ai pigé, si votre religion vous interdit de marier avec les non- musulmans, mais au moins elle vous autorise de surcharger ma boîte de messagerie (rires). Heureusement, Haïti n’est pas un pays musulman, sinon j’ai cru comprendre que pendant le ramadan c’est presque l’enfer pour ceux qui ne partagent pas votre foi.

Par ailleurs, bien que je ne sois pas musulman, néanmoins je ne peux que remercier l’auteur de ce message qui m’était parvenu à l’occasion de l’Aïd (fête musulmane).

A l’occasion de l’Aïd,

Je te demande pardon,

Pardon pour un sourire oublié,

Pardon pour un mot pas envoyé

Pardon pour une pensée inexprimée,

Pardon pour une parole déplacée,

Pardon pour un geste maladroit,

Pardon pour esprit qui a pu paraître étroit

Pardon pour un acte fait sans joie,

Pardon pour un retard, une négligence.

Je vous souhaite à tous et à toutes une excellente fête de ramadan.

Qu’Allah nous comble de ses bienfaits et nous guide.

Prends soin de toi, de ton cœur et de ta foi en Dieu.


Bribes de vie d’une prostituée

Crédit photo: Carole Gomez/ Getty Images
Crédit photo : Carole Gomez/ Getty Images

Elle avait bien essayé de convaincre sa tante que la prostitution était son avenir. Mais la bonne vieille continue d’égrainer son chapelet, elle espère un miracle de la sainte Vierge. Elle prie sans cesse pour la repentance de sa petite-nièce. Comme si être une fille de joie était la malédiction du siècle.

Caroline Daméus avait 16 ans quand ce mardi 12 janvier 2010, en l’espace de 35 secondes, elle a perdu son père et sa mère dans cette grande tragédie qui avait frappé le pays. Ce fut seulement après la mort de ses parents qu’elle commença à prendre goût à la triste vie des jeunes en Haïti.

Belle pouvait être son deuxième prénom. D’une taille médiocre, l’adolescente est d’une beauté remarquable. Ses longs cheveux noirs ne vous laissent pas la chance d’admirer convenablement son visage très pâle. Son plus grand défaut, c’est qu’elle est une fleur de macadam. C’est sa vie. Elle assume pleinement son choix.

L’orpheline était hébergée chez sa tante, vivant sous les bâches déchirées par le vent. Elle livre un combat avec la vie, sans pour autant avoir la chance de reprendre le chemin de l’école. Elle avait seulement un endroit pour reposer sa tête. Pour trouver le pain quotidien, elle devait guetter jour et nuit les passants de sa ruelle. Ce camp, hélas, ne bénéficiait pas du support des ONG ou d’une agence de développement. Avec des hauts et des bas sa destinée suit son cours.

La vie ne fait pas de cadeau. Ça, elle vient tout juste de l’apprendre. Elle s’était sentie seule au monde. A la maison, dans les rues, on la voit les yeux rougis et la joue ruisselante. C’est qu’elle ne cessait jamais de pleurer. Il y a sûrement un moyen d’y arriver disait-elle. Mais arriver où  exactement ? À connaitre enfin une vie heureuse, loin des peurs, des pleurs, de la faim et surtout de l’humiliation.

Elle a fait le choix de vendre sa chair

Dans la vie, on a souvent un choix. Qu’il soit bon ou mauvais, on aura à faire face de toute façon aux critiques de certains éléments de notre société. Caroline avait compris cela, elle avait beau lutter de tout son être pour ne pas finir sur le trottoir, mais rien n’est jamais facile sur la planète bleue.

Aujourd’hui, elle est juste une pute, sans honte ni pudeur. Elle a son prix comme tout le monde. Son sexe, c’est ce qui a le plus de valeur chez elle. Juchée sur des hauts talons, délicatement dessinés, elle sort le soir vers dix heures, à l’affût des voitures qui passent et des hommes qui sifflent. Elle espère gagner au moins 50 dollars américains par nuit.  Elle offre son corps, pas son âme. Elle vous propose son sexe, mais pas son cœur.

À l’adolescence, il est normal qu’une jeune fille soit attirée par des garçons. Mais, Caroline n’avait jamais imaginé qu’elle passerait sa vie à écarter ses jambes au lieu d’ouvrir des livres. Cependant, sa physionomie, sa démarche, sa voix, son sourire avaient quelque chose de très particulier. Elle gardait au plus profond de son être son âme d’enfant.

Parfois, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient pas toujours. On est obligé pour survivre de tenir la branche la plus proche.


Coupe du monde 2014 : Pourquoi c’est un pays de l’Amérique qui sera champion ?

Brésil 2014

Dans moins de 72 heures, ce sera le début de la Coupe du monde. Presque tous les yeux seront rivés sur le Brésil. En Haïti, malgré l’absence de notre sélection nationale, on sent déjà l’effervescence de la plus grande compétition sportive du monde. Depuis déjà un mois, à Port-au-Prince ou au Cap-Haïtien, les passionnés du ballon rond avaient droit à des émissions spéciales autour de la 20e édition du mondial.

64 ans après le cauchemar de la coupe du monde de 1950, la compétition reine, revient sur le sol brésilien. S’il y a encore des doutes quant à la pleine réussite de cet événement, cela ne semble pas effrayer les fans haïtiens. Décorations un peu partout, les drapeaux du Brésil, de l’Argentine sont remarqués par centaines sur les toits de maisons et les voitures. Bref, la ville du Cap-Haïtien, deuxième grande cité d’Haïti vibre déjà au rythme de la samba.

Pourtant, ce n’est pas tout !  Sur toutes les lèvres, on ne parle que de la Coupe du monde.  La patience n’est plus au rendez-vous. Avant même le coup d’envoi de la compétition, les esprits se chauffent, les débats interminables entre les fans s’agitent, les pronostics vont bon train. Les questions sont toutes très pertinentes. Est-ce que Lionel Messi restera encore fantomatique comme il était durant cette saison avec le Barça ? Peut-on espérer voir une sixième étoile sur le maillot vert et or de la Seleçao ? Et moi, comme tout passionné du ballon rond, j’aimerais bien savoir qui sera l’heureux vainqueur de cette 8e édition de la coupe du monde sur le continent américain ?

Un pays de l’Amérique remporte le trophée ?

Les pays de l’Amérique ont-ils une chance de remporter ce mondial cette année ? « Yes we can » a scandé fièrement un supporter de la sélection brésilienne. L’histoire est un éternel recommencement, c’est l’argument fort de tous ceux qui croient à une grande victoire d’une équipe du Nouveau Monde. Au vu des résultats des dernières éditions de la Coupe du monde sur le continent, il est possible de croire que c’est un pays de l’Amérique qui sera couronné. Comme le démontre clairement le graphique qui suit, sept Coupes du monde se sont déroulées sur notre continent. Et même une seule fois, nous n’avons pas été vaincus.


Parmi les plus sérieux prétendants au titre, le quintuple champion du monde arrive en tête de lice dans ce débat. À domicile le Brésil reste intraitable. Ils sont nombreux les fans qui espèrent voir une victoire de la Seleçao. Il y a aussi l’Argentine de Lionel Messi, même si ce dernier se montre moins flamboyant que d’habitude, mais il faut se méfier de la Pulga, qui peut s’élever soudain à la hauteur d’un Mario Kempes ou de Maradona, pour offrir à son pays un troisième titre mondial. L’Uruguay, reste sur une demi-finale en 2010. Moi je rêve d’une finale entre le Brésil et l’Argentine. Cependant, je dois admettre que la grande majorité espère voir plutôt une finale entre la Seleçao et la Celeste, afin d’essuyer l’affront du 16 juillet 1950.


Haïti : l’Internet, l’autre couloir de la désinformation

Le paysage médiatique haïtien ne cesse de se modifier ces derniers temps. Nous assistons de jour en jour à l’émergence des médias en ligne. Et comme partout dans le monde, ce sont surtout les journaux imprimés qui ont subi plus durement ce bouleversement.

S’il est vrai que tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui veut dire implicitement qu’il a le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher des informations. Il est aussi important de souligner qu’il ne faut pas abuser de ce pouvoir.

On estime que l’ère de l’Internet augure, une plus grande démocratisation de l’information. Surtout dans les pays où la censure de l’Internet n’est pas une réalité évidente. Cependant, dans cet océan médiatique, malheureusement se faufilent un certain nombre d’apprentis diffamateurs qui, sous couvert de l’information, versent plutôt dans la désinformation et le propagandisme.

Cependant depuis quelque temps, je constate que l’administration du président Michel Martelly se laisse entraîner sur cette pente glissante, dans ce jeu malsain. En effet, les partisans proches du pouvoir ou des employés dévoués à cette cause ne ratent jamais une seconde pour nous submerger de soi-disant réalisations du pouvoir en place. Grandes ou moyennes, de l’inauguration d’une petite boulangerie, en passant par l’ouverture des latrines ou la réalisation d’un pont. Sur les deux réseaux sociaux, les plus utilisés par les internautes haïtiens Facebook et Twitter, le matraquage communicationnel flue en permanence.

De l’autre côté de la plaque, le décor n’est pas si différent. Les membres de l’opposition utilisent ce même couloir pour semer la confusion dans l’esprit des citoyens. Sans se soucier, des éventuelles conséquences désastreuses que cela pourrait engendrer dans le pays. A titre d’exemple : le 8 mai dernier, la ville du Cap-Haïtien a connu un moment de vive tension,  à la suite de rumeurs d’arrestation du sénateur du Nord, Moïse Jean- Charles.

CC by pixabay.com
CC by pixabay.com

Tout comme dans les médias traditionnels, sans discernement tout ce qu’on découvre sur Internet est forcément vrai. C’est dommage ! Mais c’est un constat. En Haïti, on a affaire à un peuple naïf. Il est encore très difficile, pour certains d’entre nous, de dissocier le bon grain de l’ivraie. Sur la base d’une simple rumeur qui circule sur Internet, on peut constater que le pays est déjà à feu et à sang.

Pourtant, dans cette espèce d’infobésité qui tue parfois une bonne partie de l’information, le public devrait savoir comment faire le tri. Mais, pour l’instant ce n’est pas le cas. L’absence d’une loi sur les télécommunications, adaptée à notre réalité actuelle risque de faire beaucoup tort au pays.


Mondoblog à Abidjan : la malédiction s’est rompue

Photo : Tjat Bass

Mondoblog en est maintenant à sa troisième saison de formation. Depuis le 2 mai, environ 70 blogueurs venus au moins de 26 pays différents séjournent à Abidjan, dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire pour une session de formation de 10 jours. Et comme par miracle, cette année mon souhait s’est réalisé.

L’attente a été longue. Car je ne cessais jamais de me poser cette question : « Quand est-ce que je verrai l’Afrique? » Le désir d’aspirer l’air que respiraient mes ancêtres m’a toujours donné du courage. Le rapport qui existe entre Haïti et l’Afrique ne date pas d’aujourd’hui. Il faut remonter jusqu’à la traite négrière pour comprendre cette symbiose qui existe entre les Haïtiens et les Africains.

On le dit souvent, mais cette citation me semble-t-il contient une vérité indéniable .  » La patience est un arbre dont la racine est amère et les fruits très doux. » Pour la première saison de Mondoblog, j’ai été invité à suivre une formation en avril 2011 à Dakar ( Sénégal). Après les procédures administratives auprès de l’ambassade de France en Haïti pour une question de visa de transit, j’ai essuyé un échec cuisant. Ce fameux visa de transit m’a été refusé. Et comme on aime le dire très souvent dans la famille Mondoblog, ce n’est que partie remise. Car Mondoblog, notre projet à tous, est un projet à long terme. 

En avril 2013, pour sa deuxième session de formation sur les techniques d’écriture journalistique, la recherche et la vérification de l’information, j’ai eu l’honneur d’être parmi les élus.

Mais hélas ! Je suis un citoyen du monde, qui n’avait pas la clairvoyance d’esprit de mettre à jour son document de voyage. De ce fait, une deuxième fois de suite je n’ai pas pu effectuer le déplacement. Je ne crois pas à la malédiction, mais cette fois-ci j’avais bien des doutes.

Cependant, j’ai gardé la foi. Et comme dirait l’autre :  »Tout vient à point à qui sait attendre. » Et enfin, oui enfin ! Me voici depuis ce 2 mai au pays des éléphants. Mon aventure se poursuit jusqu’au 12 mai. J’aurai à vous raconter dans un prochain billet, mon premier voyage en Afrique. Je vous ferai part des mes étonnements et surtout mes impressions de mes frères et sœurs de ce continent.

Mondoblog Abidjan malediction formation

 


Haïti-technologie : Surtab, une tablette haïtienne sur le marché Vénézuélien

La tablette Made in Haiti. Crédit photo: page Facebook surtab.
La tablette Made in Haiti. Crédit photo: page Facebook surtab.

Haïti est en passe de signer un contrat très juteux avec le Venezuela en matière technologique. Nous avons appris de source officielle qu’Haïti devrait livrer environ 2 millions 600 mille tablettes Surtab avec la technologie cellulaire au pays de l’ancien commandant Hugo Chávez.

Avec la complicité de cette génération de geeks au pouvoir en Haïti, on peut constater que le pays est en passe de connaitre un nouvel essor dans les domaines technologiques. Et Surtab, est cette tablette 100 % haïtienne  dont les friands des outils technologiques en Haïti ont fait la connaissance.

Alors que le Venezuela  est depuis le 4 février en proie à des manifestations de l’opposition et des étudiants face au régime en place. Ce week-end le Premier ministre haïtien, Laurent Salvador Lamothe a rencontré  le Président Nicolas Maduro. Au regard de ce qui est dit après cette rencontre, dès la semaine prochaine environ  300,000  tablettes Surtab seront livrées au pays, dont les étudiants vénézuéliens pourront bénéficier.

Il faut souligner que les échanges politiques et économiques avec le Venezuela ne datent pas d’aujourd’hui. Dans le cadre du programme Petrocaribe, depuis 2008, Haïti achète à crédit le pétrole du Venezuela. Contractant ainsi une dette qui s’élève à un milliard de dollars.

L’exportation en masse de cette première tablette tactile ‘’ Made in Haïti’’ est une initiative très louable.  Mais vous, comment voyez-vous l’expansion des outils technologiques en Haïti ?


A quand une loi permettant la relation sexuelle avant mariage ?

Crédit photo: avec la complicité de https://twitter.com/MarniePrintemps
Crédit photo: avec la complicité de https://twitter.com/MarniePrintemps

 

Fascinante, la voix suave, à 14 ans, Natoucheca avait tout pour être une femme idéale. Avait imaginé Jacques, un jeune chrétien de 17 ans. ‘’Elle était la réponse à mes prières et la concrétisation de toutes mes espérances après la mort de ma mère’’, a confié ce jeune chrétien.

Elle m’avait avoué qu’elle était follement amoureuse de moi. Mais ce qu’elle ne savait pas, elle n’avait même pas encore 12 ans, je rêvais de l’avoir dans mon lit. Mais il y’ avait un problème.

Il n’est pas question d’avoir des rapports sexuels avant le mariage. Selon la doctrine de notre Eglise.

Historiquement on a tendance à considérer la sexualité comme étant une réalité complexe. Certains la considèrent à quelque chose de laid, de mauvais et d’impur. Et selon cette approche, il ne serait pas bon d’en parler en public ou en présence des enfants.

De ce fait, il ne fait aucun doute pour l’Eglise que le but premier de la relation sexuelle ou le mariage est la procréation. Alors, quiconque qui se laisse emporter par le plaisir de la chair ou de connaître bibliquement son prochain hors du mariage commet un péché.  Et vous le savez très bien, le salaire du péché c’est la mort. (Romains 6 :23).

Pourtant, avec le débat sur la loi autorisant l’avortement, l’euthanasie des enfants et notamment le mariage pour tous, les jeunes chrétiens d’aujourd’hui ne cessent de subir l’agression des idoles modernes dotées des moyens puissants et envoûtants de séduction. Mais quelle position doit-on adopter face à ces tendances ?

Alors, les moins rigoristes des jeunes chrétiens, qui sont en faveur de l’intégration des Masisi (des gays) et des Madivinèz (des lesbiennes) dans les activités de l’Eglise, ne vont pas par quatre chemins pour exprimer leur position en faveur d’une loi venant officialiser des parties de jambe en l’air.

Même si cette idée dérange, nous devons bien admettre que la continence absolue est considérée comme un haut idéal, mais quand il est question d’imposer cela à l’ensemble des fidèles, cela parait trop dur.

D’ailleurs le catéchisme de l’Eglise catholique affirme que les homosexuels doivent être accueillis avec respect, délicatesse,etc.  En ce sens, peut-on s’attendre à un projet de loi venant reconnaître la relation sexuelle avant mariage ?  Et quelle serait la position des hommes d’Eglise ?

En tout cas, le débat n’est pas encore là, si l’Eglise paraît impuissante face à certaines décisions contraires à la foi, nous devons espérer un jour à une manif en faveur du sexe pour tous.

P.S : Faisons une visite guidée des  dessins humoristiques sur le blog: Un printemps pour Marnie, notre amie blogueuse sur Mondoblog par ICI


Haïti: Faut-il vraiment pactiser avec le diable pour sauver la république ?

Crédit photo: https://pixabay.com/fr/d%C3%A9mon-diable-mal-monstre-alien-161607/
Crédit photo: https://pixabay.com/fr/d%C3%A9mon-diable-mal-monstre-alien-161607/

Sous l’arbitrage des saints, les humains avaient décidé de dialoguer avec le diable. L’objectif de ce dialogue était de dégager un consensus pour sauver l’âme de la première république noire du monde. Un dialogue qui n’a fait qu’enfanter un autre démon.

Haïti  a 210 ans. Elle est l’enfant légitime d’un dialogue sincère entre Dessalines et Pétion. Cependant, elle vit depuis environ deux siècles une lutte interminable entre les fils de Dessalines et ceux de Pétion. Pour tenter de venir au chevet de ce mal qui ronge la République, les saints avaient pris la décision de convoquer un dialogue avec le diable.

Dans l’une des résidences privées du diable, le vendredi 24 janvier, la cérémonie inaugurale du dialogue a eu lieu : « Il n’y a pas à sortir de là, le dialogue entre nous, c’est la seule porte de sortir qui puisse sauver l’âme de notre chère patrie »  avait souligné le porte-parole des saints.

A noter que ce dialogue ne concernait pas tous les humains. En effet,  il y a un autre groupe qui ne cherche que de bon exorcistes pour chasser ce tentateur de son trône. D’un autre côté, les forces institutionnelles voulaient quand bien même engager ce dialogue.

Un pacte de gouvernance entre les particules proches du diable est-ce vraiment une priorité ?

Un dialogue avec le diable pour exiger notre part du corps du malade qui est encore en coma, est-ce vraiment notre objectif ? Fallait-il vraiment s’inquiéter ? Selon certains experts, ce dialogue avec le diable c’était juste pour la galerie. Car selon eux, on ne raisonne pas le diable.

Pourtant dans le fief du diable où se tenaient les discussions, Lucifer se faisait accompagner par une multitude de démons pour effrayer ses  adversaires, qui semblent- t-il, ne venaient pas pour défendre le malade, mais plutôt pour voir comment on pourrait mieux partager ces biens.

Par ailleurs, ceux et celles qui voulaient partout les moyens chasser le diable de notre milieu, l’avait accusé de ne pas vouloir dialoguer ou négocier avec eux. Il n’était pas question de rejeter le dialogue avait déclaré un démon de second rang, mais très proche du diable. << Nous sommes pour le dialogue avec les humains, car ce serait une bonne chose si nous arrivons à signer un pacte de gouvernabilité pour les prochaines 25 années de notre règne>> nous a fait savoir le porte-parole du diable.

Mais une chose est sûre, tout finit mal qui commence mal. Ce dialogue n’a fait qu’allumer la flamme de la division qui ronge les tissus de notre société.


Top 5 des meilleures meringues carnavalesques de 2014

Masque du carnaval de JacmelCrédit photo: By Plezi kanaval
Masque du carnaval de Jacmel
Crédit photo : By Plezi kanaval

En cette période morose que nous traversons, nous comprenons bien que la population haïtienne ne pouvait en aucune façon se séparer de cette bonne dose de thérapie  que nous offre « La saison carnavalesque ». Depuis un certain temps, nous avons la liste des meringues carnavalesques de presque toutes les formations musicales. Parmi les multiples groupes qui, chaque année, sortent leur meringue, nous vous proposons notre top 5 des meilleures meringues de cette année.

Carimi

Bon, pour commencer, c’est la formation musicale Carimi qui attire notre attention, Eklate est le titre de sa meringue.

Ambyans

Sans doute l’ambiance sera de taille avec la formation musicale Ambyans les 2, 3, 4 mars 2014 dans la cité de l’indépendance. Je vous laisse découvrir, ce groupe musical qui est devenu le chouchou de la population capoise.

https://soundcloud.com/hmimusic/ambyans-knaval-2014-nou-pran

Djakout #1

Le carnaval haïtien, c’est de la couleur, la danse, la musique, mais surtout la polémique entre des groupes désignés ténors du carnaval. Encore cette année, Djakout #1 a bien compris la leçon, en avilissant son éternel rival. Découvrez avec moi sa meringue.

 

T-Vice

Entre T-vice et son adversaire c’est vraiment un duel sans merci. Et il n’est pas question de lâcher prise. Cependant avec ou sans scandale, T-Vice aura beaucoup à faire sur ce long parcours carnavalesque.

https://soundcloud.com/ericsthillaire/t-vice-kanaval-2014-skandal

Vwadezil

Elle n’a plus rien à démontrer, cette formation musicale est passée maître de l’utilisation des métaphores dans ses chansons. Cette fois-ci avec les 5E du président de la République, elle nous emballe tous.

Maintenant, chers lecteurs vous avez la possibilité de réagir. Selon vous quelles sont les formations musicales qui devraient être sur cette liste ?

Le Bonus est par ici:


En route vers mon destin

crédit photo: https://pixabay.com/en/baldness-bald-head-bald-patch-154146/
crédit photo: https://pixabay.com/en/baldness-bald-head-bald-patch-154146/

Je le savais ! Mais je me suis toujours douté de ce destin. J’ai toujours un peu considéré ce retard comme le fruit d’un heureux hasard. Cependant, je ne pensais pas emprunter ce chemin si tôt. Même si, mon petit frère qui n’a vécu que quatre années, présenta les signes indélébiles de ce mal.

Et n’en parlons pas de mon père, il a toujours considéré ce malaise comme un châtiment des dieux.

Je n’aime pas me plaindre. Aujourd’hui, je ne peux m’en empêcher. Car je n’accepte pas le sort qui m’est réservé.

Quelle journée désastreuse !  Ce jour où monsieur le coiffeur m’a annoncé cette étonnante nouvelle. J’avais déjà contre moi les shampooings, puisque je présentais des signes allergiques à l’utilisation de ces produits de luxe. Et voici que j’ai aussi contre moi maintenant la calvitie. Pas demain, sans doute, ni après de main. Mais de toute façon, malheureusement je ne peux échapper à ce destin, je vais intégrer les milliers de fans des Tèt kale (crâne rasé).

C’est vrai, nous ne sommes plus au temps des miracles, mais si je pouvais rencontrer le Christ en ce moment, ce serait un ouf de soulagement. Je n’aurai pas la lune, mais je suis sûr qu’il ferait repousser mes cheveux dans un laps de temps, car rien n’est impossible à Dieu.

Quel dégoût, après avoir méprisé les autres, me voici aujourd’hui sur le point d’être compté parmi les millions de chauves dans le monde.


Haïti: A l’oral ou à l’écrit, énumérons les « E »

E, le cinquième lettre de l'alphabetphoto via https://nrm.wikipedia.org/wiki/File:E-NQS_Central.png
E, le cinquième lettre de l’alphabet
photo via https://nrm.wikipedia.org/wiki/File:E-NQS_Central.png

Depuis son accession au pouvoir, M. Martelly  vante un programme qui s’articule autour des « 5 E ».Grâce à son sixième sens, ce lundi 13 janvier 2014, à l’occasion de la rentrée parlementaire le président décide d’ajouter un 6e E, qu’on espère bien qui ne sera pas un ‘’e’’ muet, ni un signe précurseur d’un éventuel rallonge à son mandat de 5 ans. Mais avant toute chose, en ce nouvel an, énumérons à nouveau  les « E ».

 

Éducation :Avec le renvoi chaque année de la rentrée scolaire, nous comprenons bien que ce gouvernement a un très bon programme d’éducation. En réalité, la priorité en matière d’éducation pour le gouvernement c’est la quantité et non pas la qualité. En d’autres termes, il faut tout de suite des têtes bien pleines, et on pensera plus tard aux têtes bien faites.

 

 État de droit : Les citoyens qui croupissent dans nos prisons depuis plus de deux ans, sans jamais voir leur juge naturel, attendent encore que l’état de droit dont -on parle en Haïti puisse voir le jour. Et par ailleurs, sans le moindre doute, dans un état de droit, s’il existait vraiment en Haïti, si ce n’est qu’à l’oral, Jean Claude Duvalier n’aurait pas la possibilité de jouir tous  ces privilèges auprès de ce gouvernement, tandis que les victimes de son régime continue de crier justice.

 

 Energie : En installant des lampadaires dans les rues de Port-au-Prince et dans d’autres villes, le gouvernement ne se plaint pas. Il a sûrement  atteint son objectif. Mais dans les ménages haïtiens, on continue de payer la lourde facture du black-out. En effet, même s’il est encore tôt, mais nous gardons espoir, la promesse du chef du gouvernement de donner du courant électrique vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans le pays sera effective à la fin du quinquennat de M. Martelly. 

 

 Emploi : doit-on parler de l’emploi ou de l’esclavage moderne ? En tout cas,  je ne sais pas si le gouvernement avait une baguette magique, Mais quand le chef de l’Etat avait affirmé que son gouvernement avait créé environ 400.000 emplois, en l’espace de deux ans, il fallait bien se poser des questions.

 

Environnement : la dégradation alarmante de notre environnement est un signe de notre irresponsabilité. En effet, Je ne m’attendais pas à ce qu’à l’espace de 5 ans, ce gouvernement pouvait arriver à voiler le vagin de notre environnement. Mais au moins, il devrait y avoir un projet durable, qui de manière significative ferait augmenter notre couverture végétale de manière permanente.

 

*Elections : Le « E » des élections est le nouveau né du pouvoir en place. Pourtant l’organisation des élections dans le pays devrait être un devoir incontournable pour le président de la République et son gouvernement, ce pour refaire la santé démocratique du pays. Mais comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, on espère bien que l’année 2014 sera une année électorale. En effet, la réalisation des élections dans le pays est effectivement un test majeur pour ce gouvernement, qui avait toute les peines du monde, pour réaliser ces joutes électorales.

En réalité, nous devons comprendre que la bonne volonté ne suffit pas pour diriger un pays. Il est bien d’avoir un programme de gouvernement, mais sans un plan bien détaillé et le souci de trouver des compromis avec  les autres acteurs politiques du pays, on aura vraiment du mal à relever les nombreux défis qui sont devant nous.

 

 


Haïti : 4 ans après, le feu de la solidarité s’est éteint

photo de Julien Mhttps://farm8.staticflickr.com/7268/6954442328_e848cffc9a_h.jpgarion via
photo de Julien Mhttps://farm8.staticflickr.com/7268/6954442328_e848cffc9a_h.jpgarion via

J’avais cru que c’était la fin. Ou du moins je n’avais pas imaginé la voir ressuscitée aussi vite. Mais timidement, sous les décombres et les odeurs nauséabondes des corps sans vies, des âmes sans abri, la vie avait repris son souffle  en Haïti, après le passage du puissant séisme qui avait ravagé la capitale haïtienne et les villes avoisinantes.

On me disait souvent, regardé le passé, c’est courir après le vent. Cependant, j’ai beau essayé de faire semblant d’oublier ce Mardi noir, cette heure calamiteuse, 16h 53 ! Hum ! Je n’arrive pas. Alors, c’est vrai, il y aura toujours un avant goudougoudou* et un après.

Et après ? On m’avait fait croire, derrière chaque malheur se cache un bonheur.  Quel bonheur, le bonheur de vivre dans un pays où ‘’ l’union fait la force’’,  le bonheur de constater qu’Haïti est habité par des haïtiens, et non pas par des simples voyageurs. Le bonheur de voir Haïti renaitre de ces cendres et enfin le bonheur de voir pousser dans nos âmes cette sens de solidarité que ce tremblement de terre, nous avait laissé comme héritage. Oui, ainsi je pouvais dire en toute conscience, ‘’ A quelque chose le malheur est bon.’’

Par contre, cette étoile de solidarité a disparu de notre sphère céleste. Elle est partie, un peu trop vite, nous laissant encore dans une profonde amertume, celle de voir la haine décroche une succession de victoire aux dépens de l’amour du prochain, et même l’amour de la patrie. Comme le chien retourne à son vomissement, oui ! Timidement nous avons décidé de reprendre nos vielles habitudes.

Pourtant, nous avons laissé filer entre nos mains, ce grand héritage de cette tragédie.

Au lendemain de ce cataclysme, j’avais eu la chance de découvrir, pour la première fois que le mot solidarité avait un sens en Haïti. Il n’y avait que des hommes et des femmes sur cette portion de terre. Les riches se mêlaient avec les pauvres, les mulâtres partageaient le même dortoir avec les noirs. On mangeait, pissait et bavassait ensemble, comme si la vie avait un sens à nos yeux.

J’avais constaté avec étonnement,  mais vraiment comme une trainée de poudre, le développement de cette solidarité à l’endroit du peuple haïtien. D’un seul cœur, d’une seule âme, les artistes étrangers et haïtiens, les footballeurs étrangers et haïtiens……les blancs et les noirs, les pays riches et les pauvres, ils étaient tous à notre chevet. Mais, hélas ! Le chak koukouy klere pou jew’ a repris sa place dans notre vie.

Après quatre années, les âmes sans abris nous réclament justice. Et la seule façon  d’acquitter à cette dette envers nos disparus, c’est de rallumer le feu de cette solidarité nationale.


Tonton Noël, reviendras-tu marcher sur nos chemins?

joyeux noel@

En famille ou entre amis, l’esprit de partage qui entoure les fêtes de Noël donne un éclat particulier à cette grande fête, dite populaire et religieuse. De la Colombie en passant pas les Caraïbes, les Mondoblogueurs ont décidé de nous faire vivre leurs expériences de ces festivités. 

Axelle Kaulanjan https://axelle971.mondoblog.org/

Début décembre, à mon arrivée en Haïti avec Bébé, sur la route de Bourdon, vers Pétion-Ville, seul signe que Noël approche, ces petits arbres secs, dépourvus de feuilles, peints en blanc, les pieds coulés dans un petit pot de « Ti Malice »* rempli de béton. L’année dernière déjà, j’avais remarqué cet arbre de Noël, symbolique, à mon sens, de la résilience typiquement haïtienne. Cette année donc, pas de sapin, mais cet « arbre-de-Noël-choléra », comme l’a surnommé un des amis de Monsieur, en voyant la photo de notre arbre décoré. Avec ce côté frêle, presque chétif, mais en même temps si bien décoré et apprêté avec tous les atours habituels d’un sapin européen, cet arbre à lui seul symbolise, à mes yeux, cette situation de bigidi**, toujours entre deux des pays caribéens. Seuls changent les fards.

*Ti Malice est une marque de beurre haïtien reconnaissable à ses gros pots jaunes.

** Le bigidi est un concept mis en valeur par la chorégraphe guadeloupéenne Léna Blou qui, ayant observé les positions récurrentes des danseurs de gwo-ka, a observé que « (…)c’est comme si le corps était vrillé, fixé sur son ancrage personnel, repère infaillible de son identité intrinsèque et que d’emblée avec une apparente facilité, il pouvait exceller dans l’art du déséquilibre, grâce à ce verrou de sécurité qui le maintenait debout même si il était disparate. » https://fr.lenablou.fr/fr/Lenablou/le-bigidi.html

 

Berliniquais https://berliniquais.mondoblog.org/

Décembre à Paris, c’est le moment où la Ville-Lumière mérite plus que jamais son resplendissant surnom. Les illuminations de Noël, ce n’est certes pas ça qui manque ici. Mais alors où est la musique ? Où sont les cantiques ? En Martinique, à peine les bougies de la Toussaint se sont-elles consumées dans les cimetières que toute l’île entonne des cantiques pratiquement sans interruption jusqu’à la veillée de Noël, huit semaines plus tard. Mais pas ici.

Perdu dans mes pensées, je monte dans une rame de métro bruyante et brinquebalante à la station Bonne Nouvelle. Bonne Nouvelle, dites-vous ? Tiens donc… Le vacarme des freins, des portes et des voyageurs surmenés s’évanouit. J’entends le cri-cri lointain des grillons. La température monte. Les néons blafards laissent la place à une belle nuit étoilée. Battement de tambours, de chachas et de ti-bwa. Une fervente cacophonie de voix avinées se fait entendre, dans un unisson approximatif :

« Oh ! la BONNE NOUVELLE (bis) /Qu’on vient nous annoncer ! /Une mère est vierge (bis) /Un sauveur nous est né.» Le 20 Minutes que j’avais en mains à l’instant se métamorphose sous mes yeux en recueil de cantiques, l’indispensable Annou chanté Noël, compilé par Loulou Boislaville et ses acolytes il y a un bon demi-siècle. Lignes 5 et 6. Des ritournelles plus ou moins paillardes, en créole, s’intercalent sournoisement entre les cantiques sacrés au français châtié des contemporains de Molière. Ligne 7.

Je descends à Pont-Marie, et la faille spatio-temporelle se referme avec les portes de la rame derrière moi. Quand on le souhaite vraiment, même le métro parisien peut chanter Noël à la manière des Martiniquais.

 

Billy https://billy.mondoblog.org/

Quand la Noël arrive en Haïti, on le sent. Notamment à Port-au-Prince. Oui ! A cette époque, on entreprend toutes sortes de décorations partout dans les villes et même dans des zones rurales. On sent venir l’odeur festive de fin d’année. Les médias et autres associations organisent des concours pour récompenser de nouveaux talents. De la musique, bref il y a de la festivité dans l’air. Les 24 et 25 décembre tout le monde est à la rue pour fêter notamment les jeunes et les ados. On va à l’église en famille pour célébrer la messe de minuit et on mange ensemble. C’est l’occasion aussi d’offrir de petits cadeaux aux enfants. Parfois on s’endette pour bien fêter et après le poids des dettes affole. En dépit de tout c’est la fête de la joie, de l’amour, du partage, d’un peu de liberté pour les jeunes et les enfants. Cela reste la fête de toutes les catégories et chacun la célèbre selon ses moyens. Un chaleureux joyeux Noël à tous !

 

La NaveDeambula https://lanavedeambula.mondoblog.org/

J’avoue que le thème m’a au début un peu déconcerté pour le mot « Caraïbes ». Je vis à Bogotá et je ne connais pas la côte. La capitale Colombienne a un climat « froid », cela influence beaucoup la culture et on pourrait dire que cela engendre comme plusieurs Colombies aux ambiances totalement différentes et où les influences socioculturelles diffèrent aussi.

Je pensais à ça au moment où je suis sortie dans la rue, aujourd’hui (7 décembre) et où c’était le jour de las « velitas » (des bougies), les rues s’éclairent avec des bougies qui se fraient un chemin entre les passants, elles se dessinent au milieu de la foule. Noël ici en Colombie(s) est une attraction. N’importe quelle décoration lumineuse attire les familles qui sont de sorties pour admirer des parcs qui débordent de décorations lumineuses jusqu’à nous en éblouir. Alors qu’en France, Noël est un moment casanier, toutes les familles s’enferment ensemble dans les maisons, ici noël c’est en famille sur le pas de la porte, chaque maison possède des enceintes pour animer les jambes et une marmite (dans laquelle je pourrais rentrer) pour nourrir tout le monde. Alors Noël est en famille mais avec la porte ouverte à l’inconnu, au voisin qui passe par là.

Mylène https://caraibe.mondoblog.org/

Quand mes amis de la France hexagonale ou d’ailleurs me questionnent sur Noël en Guadeloupe, je m’amuse toujours à en rajouter un peu, voire beaucoup plus pour leur faire plaisir, car après tout, durant les fêtes, c’est le moment ou jamais d’être charitable.

Je leur raconte que nous participons TOUS aux fameux « chanté nwèl » ; que le jour du réveillon, nous mangeons TOUS des mets traditionnels succulents – boudins, accras, riz, pois et viande de porc…; que nous buvons TOUS énormément de « ti punch » et encore plus de champagne ; que nous dansons TOUS sur du Kassav et des musiques « spécial fêtes » ; que nous sommes TOUS heureux, suivant l’esprit de Noël. Leurs yeux brillent, BRILLENT !

Et ensuite, je leur dis la vérité : le Noël Caraïbe, bah, c’est (un peu) comme partout ailleurs, le soleil en plus.

Nelson Deshommes https://nelsond.mondoblog.org/

Comme dans de nombreux pays, les haïtiens commencent à préparer Noël dès le début du mois de décembre. Les chants de Noël occupent la première place à longueur de journée à la radio. Les artisans de fanal s’activent pour illuminer les rues de la capitale avec leurs maisonnettes en papier qui font le bonheur de plus d’un.

Si la tradition de la fête de Noël demeure encore vivante dans l’église, sur un plan purement social on ne prête plus d’attention à cette grande fête familiale.

Autrefois il était question qu’on envoie des cartes de vœux à ses amis et à sa famille. Aujourd’hui cela ne se fait plus. Rarement on trouve des gens qui vous envoient juste un texto ou un message en utilisant les réseaux sociaux. On apprend plus aux enfants à écrire des lettres au Tonton Noël et de garder espoir de se réveiller avec plein de cadeaux.

Osman https://lautrehaiti.mondoblog.org/

Fin novembre-début décembre, le décor est planté pour recevoir le personnage, même s’il y vient rarement. Les airs de noël envahissent les ondes des radios. Les magasins sont décorés à l’effigie du « tonton » aux barbes blanches. Les sapins prennent possession des maisons et des rues.

24 décembre en soirée, ne demandez pas à personne de rester à la maison. Les rues bondent des jeunes. Le Père de Noël est quelque part, donc il faut le rencontrer.

Aux alentours de minuit, toujours dans la nuit du 24 au 25, après la messe, place au « réveillon ». Le riz au pois et le bouillon traditionnel font sortir de grosses gouttes de sueurs. Des haut-parleurs vomissent des décibels. Une gorgée de tafia par-ci, un morceau de « griyo » par-là. Et ensemble on chante : « Joyeux Noël et bonne année » !

 

Tilou https://autreregard.mondoblog.org/

En Ayiti, la Noël a changé depuis quelques temps. Les sapins se font plus rares, les rues se vident des marchandes de guirlandes. Nos quartiers ont perdu leurs couleurs et nos villes, leurs chaleurs.

Plus triste encore, c’est l’esprit de la fête qui s’effrite. Certains avouent ne plus célébrer la Noël parce qu’ils n’ont rien dans la poche, d’autres ne reconnaissent le père Noël qu’en celui qui peut les nourrir. Les souhaits ne s’entendent plus, les vœux ont disparus.

Beaucoup d’entre nous, nostalgiques, prions que les situations économiques et sociales du pays s’améliorent pour que revivent les couleurs de notre enfance. Mais peut-être que nous nous y prenons mal : Au lieu de chercher notre père Noël en autrui, pourquoi ne pas être le père Noël dont a besoin l’autre ? C’est mon vœu pour les fêtes qui s’amènent. Bon Noël à la Caraïbes et à la terre entière !

 

Zacharie Victor https://zacharie.mondoblog.org/

L’arrivée de Noël en Haïti apporte de nouvelles conceptions et change le quotidien des gens. Surtout en milieu urbain, c’est un moment favorable pour tirer profit économiquement. Les magasins, les boutiques, les entreprises et quelques maisons sont décorés. A la tombée de la nuit, la ville se transforme en une vraie ville de lumière et d’esthéticité. Il y a rabais sur presque tous les produits. Des concours sont organisés, les publicités sont fréquentes sur tous les medias également dans les rues. Les offres sont abondantes, si vous achetez tels produits, vous aurez tels primes. Par ailleurs, on assiste à la multiplication des marchandes dans les rues, sur les places publiques avec des produits très convoités. A cet effet, ça crée une véritable tension ou concurrence au sein des vendeurs ou des consommateurs. Dans différents quartiers, des fêtes sont organisées, soit en famille, entre amis ou pour toute la communauté.

 


Haïti-Education : comment sauver des eaux le système éducatif haïtien ?

le moyen d'enseigner avec les TIChttps://www.flickr.com/photos/grahamstanley/6097697593/
le moyen d’enseigner avec les TIC
https://www.flickr.com/photos/grahamstanley/6097697593/

Le jeudi 5 décembre dernier, le ministère de l’Education nationale d’Haïti et celui de France a signé une convention pour l’introduction des TIC dans le système éducatif haïtien. Un partenariat qui vise à appuyer le ministère de l’Education nationale et de la formation professionnelle (MENFP) vers la refondation du système éducatif haïtien. Alors, pourquoi ne pas poser cette interrogation: Est ce-que  l’introduction des TIC dans les écoles pourrait sauver l’école haïtienne ?

On parlait toujours de la refondation de l’Etat haïtien, car on considérait que l’Etat était vraiment en faillite où au bord du précipice. Mais maintenant on nous parle de la refondation du système éducatif haïtien. A dire vrai, il y a depuis 2007 une commission présidentielle qui travaillait sur ce dossier. En effet, comment refonder ce système ? Est ce- avec l’introduction du numérique dans les écoles ? Où du moins avec le programme de scolarisation gratuite ?

Voulant refonder le système éducatif de notre pays, c’est vraiment une bonne idée. Cependant avec l’introduction du numérique dans le système, je doute fort que nous ayons un meilleur résultat. Certes, nous ne pouvons pas ignorer l’apport des TIC dans l’indice du développement de la race humaine. Cependant, selon certains experts haïtiens, nous devons penser d’abord à une école haïtienne dynamisée par un programme et une pédagogie soucieux de répondre aux besoins d’ordre national et aussi une école haïtienne ouverte sur la réalité mondiale.

Aujourd’hui en parlant de la refondation de notre système éducatif, on pouvait espérer par là, de l’uniformisation de l’école haïtienne. Un seul pays, un seul peuple mais une éducation à double ou triple vitesse. En effet, l’usage des technologies numérique de cette manière là, sans  inventer une pédagogie de la culture numérique risque de créer une inégalité encore plus criante dans le secteur éducatif haïtien.

L’éducation  pourrait conduire au bonheur du peuple haïtien, mais ce n’est pas le cas, car si tel était le cas, nous vivrions dans un pays heureux. Car dans toute société bien structurée, l’éducation de la population détermine son meilleur lendemain et agit sur la personnalité de chaque citoyen. Elle détermine aussi la progression ou la régression de cette société. Dis-moi ce que tu fais de l’éducation de ton peuple, je te dirai que deviendra ton pays.

Avec une école haïtienne très forte et bien structurée, on se demande combien de Dany Laferrière, de Franck Etienne qui porterait bien haut le bicolore haïtien. Ah ! C’est vrai ! Haïti est un pays de contraste, car en ce moment vous trouverez des jeunes qui ne cessent de se demander : A quoi servent les études en Haïti ?

Pourtant, on détermine la qualité de vie d’un peuple en fonction de la qualité de son éducation. Mais, comment mettre un programme de refondation du système éducatif haïtien sur pied, sans tenir compte de l’augmentation de la population. Voilà pourquoi, Avoir accès à l’université  d’état d’Haïti est un privilège et même un honneur. Pourtant, l’éducation est la priorité de ce gouvernement.

L’école est l’une des institutions de socialisation les plus importantes dans un pays. Nous devons essayer par tous les moyens pour sauver notre système éducatif, mais Vouloir refonder le système de notre éducation sans tenir compte de notre réalité socio-culturelle, mais juste en copiant le modèle éducatif français n’est qu’une perte de temps. J’espère que la presse traditionnelle puisse avoir les yeux ouverts sur cette question, pour enfin qu’il y ait un débat national sur le devenir de notre système éducatif.