Nelson Deshommes

Haïti-technologies : Plaidoirie pour un concours national de l’innovation numérique

Innovation

Utilisez-vous souvent les outils technologiques ? Pour moi, la réponse est oui. Comme la femme s’attache à son mari, je suis viscéralement accroché aux outils numériques. Cependant,  je constate avec regret, que l’Etat haïtien et les entreprises privées n’ont pas encore pris conscience de l’importance de l’innovation numérique pour la compétitivité de notre économie.

A l’heure où la révolution numérique a un impact positif sur la croissance mondiale. Nos dirigeants vacillent encore. Pourtant, l’un des enjeux majeurs de cette révolution numérique est celui de l’innovation. Je ne suis peut-être pas un grand expert en matière de nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) mais je crois que l’innovation numérique est le poumon de la révolution technologique dans le monde.

Sinon, les pays moins avancés seront toujours à la traîne des grandes puissances numériques. En d’autres termes, ils seront toujours en retard en matière de révolution numérique. Et malheureusement Haïti se trouve dans cette situation.

Certes, les NTIC ne sont pas une panacée pour sauver le monde. Elles ne viendront pas résoudre toutes nos difficultés. Toutefois, vous savez très bien qu’elles améliorent énormément la situation de l’humanité.

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Une maison numérique et de l’innovation dans chaque grande ville d’Haïti

Nous sommes au début d’une nouvelle ère où les technologies de l’information et de la communication offrent des débouchés à tout le monde. Aujourd’hui, notre vie dépend en grande partie de l’innovation numérique. Les objets connectés envahissent le marché et changent nos vies.

Selon une étude, le cabinet de consultants A.T Kearney, en collaboration avec l’Institut Montaigne a affirmé : d’ici 2020 on va pouvoir économiser 10 jours par an grâce aux objets connectés.

Par ailleurs, il faut admettre aussi qu’avec la révolution numérique, notre système économique s’achemine vers un modèle qui tient compte de la capacité de la jeunesse à innover. En effet, de plus en plus de jeunes gagnent beaucoup d’argent grâce à la révolution numérique.

Alors, nous devons reconnaître que le temps ne joue pas en notre faveur. La révolution digitale ne nous attend pas. Certes, Haïti a tous les atouts pour devenir un grand champion de l’innovation dans les Caraïbes. Car cette révolution numérique marche avec la génération connectée. Les générations jeunes d’aujourd’hui et de demain.

Donc il est temps que les jeunes haïtiens aient envie d’entreprendre et de s’investir dans la technologie. Pour commencer, les acteurs privés et la puissance publique doivent s’entendre sur un grand projet de développement numérique dans le pays pour les 25 prochaines années.

Et dans ce projet, je vote pour qu’il y ait au moins une maison numérique et de l’innovation dans toutes les grandes villes d’Haïti. Le but est de permettre aux jeunes de trouver un cadre propice pour échanger et développer leur capacité pour inventer de nouveaux produits.

Ensuite, je plaide pour un fonds de soutien à l’innovation numérique dans le budget de la République. Ce fonds sera d’abord utilisé pour organiser le concours national de l’innovation numérique. Ensuite, il sera destiné à appuyer des start-up ultra-innovantes.

L’innovation est une opportunité pour dynamiser l’économie haïtienne. Alors nous devons prendre les mesures adéquates pour apporter des solutions appropriées au changement, sans craindre la nouveauté et l’innovation.


Attaque terroriste dans le monde, où est l’Ange de la paix ?

Ange de la paix

Le monde va mal. Plus mal que je ne l’aurais jamais imaginé. La guerre ne chôme pas. Nous sommes tous inquiets. On se demande parfois, et non sans chagrin : quand aura lieu la prochaine attaque terroriste. Combien de victimes innocentes va-t-on déplorer. Pourtant, nous rêvons tous d’un monde de paix. Mais l’Ange de la paix répond toujours aux abonnés absents.

Je ne sais ce qui me frappe le plus : l’inaction des anges de paix où cette volonté de la race humaine de s’autodétruire. Aujourd’hui, nous déplorons les victimes françaises. Les prières et les rassemblements pour les victimes des attentats se multiplient.

Nous sommes tous Paris. Car c’est la France qui est la cible. Elle est depuis ce 13 novembre le cœur du monde. Et demain…. Que ferions-nous pour que le vivre ensemble puisse devenir une réalité sur notre planète ?

Les attaques terroristes du vendredi 13 novembre contre la France, montrent une fois de plus combien que nous vivons dans un monde très fragile. Les signaux sont au rouge. On vit avec la peur dans le ventre. Et les acteurs politiques s’engouffrent dans des déclarations futiles.

Mais, sans savoir que le confort dans la haine, c’est le commencement de la guerre et de l’insécurité. Alors soyons lucide. Evitons tous l’amalgame, la stigmatisation et la haine. Car, notre race est une denrée très rare. Nous devons lutter ensemble pour la survie de chaque homme. Peu importe qu’il soit musulman, catholique, athée, homo, etc. C’est maintenant que nous devons agir.

Tout en s’inquiétant de l’avenir, je crois encore que nous avons une chance de nous rattraper. Oui, nous avons quand même la chance de sauver cette planète, de faire la paix, de vaincre la faim et lutter contre le réchauffement climatique.

Alors je n’ai rien à foutre vraiment de la couleur de votre peau, de votre religion ou de votre classe sociale. Soyez plutôt des anges de paix. La connerie ne vous fait pas de cadeau. Et les cons non plus. Le monde ne connaîtra pas de miracle.

Sauf si, nous décidons d’accorder plus d’importance à ce que nous sommes au lieu de s’entretuer comme des cons.

Alors, vous tous et des milliers d’autres habitants de la terre, relevons-nous ! Ne cédons ni à la peur, ni à la haine. Travaillons ensemble pour la paix et la tolérance. Nous devons donc être un ange de paix l’un pour l’autre. Cessons les bavardages, posons les bonnes actions.


Haïti : la route vers l’acceptation de l’homosexualité est encore longue

Manifestation contre mariage pour tous

Jeudi 3 septembre 2015, à l’initiative du collectif des églises Protestantes du Cap-Haitien, des milliers de gens ont manifesté contre le mariage pour tous. Ils dénoncent un avant-projet de loi visant à l’égaliser le mariage pour les couples de même sexe dès la prochaine rentrée parlementaire en Haïti.

La communauté LGBT d’Haïti aura toutes les peines du monde de se faire accepter au sein de notre société. Non pas parce que les Haïtiens ne sont pas tolérants, mais plutôt parce que nous avons une mauvaise conception de l’homosexualité.

Notre façon d’aborder ce sujet est à mon avis trop simpliste. Ce n’est pas vraiment un combat entre Dieu et Satan comme vous le croyez. Il ne faut pas me taxer du diable, si comme toi je ne condamne pas l’homosexualité. Non, cela ne fait pas de moi un agent de Satan, si je vous dis qu’il faut respecter le droit des homosexuels.

En effet, je peux accepter avec des arguments scientifiques qu’on me dise qu’un homme ne doit pas avoir une relation d’amour avec un autre homme. Ou du moins en considérant des lois naturelles. Cependant, il ne suffit pas de baser sur les prescrits bibliques ou sur d’autres croyances inventées de toutes pièces pour condamner le comportement sexuel d’un individu.

Et malheureusement, en Haïti nous continuons à croire que si quelqu’un est masisi (Gay en créole), c’est qu’il a été adopté par un des loas du vaudou. Ou cette personne a été victime de la sorcellerie. Avec cette conception de l’homosexualité, si vraiment  il y a un projet de loi en faveur des homosexuels dans un tiroir, alors j’ai bien peur qu’il n’y ait pas une campagne de lynchage des homos dans le pays.

Puisque à Cap-Haitien, les manifestants ont fait savoir très clairement : « Si c’est accepté dans d’autres pays, cela ne se fera jamais en Haïti. » Alors le chemin de croix des homosexuels d’Haïti sera très long.

Car le débat sur l’homosexualité n’est pas pris en charge par l’élite intellectuelle du pays. Mais plutôt par des chrétiens du dimanche en mal de paraître dans la société.  Aujourd’hui, il est important d’éduquer nos jeunes, pour qu’ils ne voient pas d’un mauvais œil les homosexuels du pays. Car dit-on le bonheur de l’un ne fait pas le malheur des autres.

Alors mes chers chrétiens, c’est le moment de poser les vrais problèmes du pays. Je ne comprends pas pourquoi vous manifestez contre l’homosexualité, et puis vous n’avez jamais manifesté contre la corruption qui ronge les institutions du pays, vous gardez toujours le silence face à l’intolérable.


La Première dame et le Sénat

« Ça te dirait, un siège au sénat de la République, pour ton anniversaire ? », avait-il demandé à sa femme quelques mois avant la fin de son mandat présidentiel. La Première dame était tout émue, face à l’idée de trouver pour la première fois un siège au sénat. Et ceci, à défaut de pouvoir succéder à son mari à la présidence. Elle accepte tout bonnement la proposition du président.

L’idée était bonne. Elle avait décidé de tout abandonner pour embrasser une carrière politique.

Elle voulait continuer au sénat de la République l’œuvre de son mari. Tandis que les jours approchent, elle était aux aguets, même sur le qui- vive. Elle avait décidé de rassembler ses documents. Elle n’avait négligé aucun détail. Car on ne sait jamais. Il y a des rats partout dans cette ville. Et les documents des personnalités importantes disparaissaient assez souvent. Oui,  en effet, la femme du président, elle aussi est une personnalité très importante.

Alors par mesure de précaution, elle avait exigé de son mari des soldats très bien entraînés pour surveiller jour et nuit la mallette rose qui contenait ses pièces. De toute façon, elle ne voulait pas rater cette chance pour rien au monde.

Cependant en plus des rats, il y avait aussi les opposants à son mari, qui, on dirait par la puissance des loas du vaudou ont eu vent de cette nouvelle. De ce fait, le président resta cloîtrer dans son bureau, il multiplia les rencontres.

Par le simple fait, qu’il avait eu beaucoup de mal à tenir sa promesse. En effet, ce n’était pas une simple nomination. Et abandonner ce projet, pour lui ce serait faillir à sa mission.

Enfin ! Le jour J étant arrivé. La tension de la Première dame montait subitement.  Elle devait communiquer ses pièces aux responsables de la commission électorale.  Non, elle n’est pas une enfant. Elle ne porte pas non plus des rubans roses. Et ce n’était pas non plus son premier jour de classe.

De ce fait, elle ne se faisait pas accompagner par le président de la République, comme elle avait pris l’habitude de le faire souvent quand elle va au marché. Elle était seule face à son destin.

Après une petite pause devant les membres de la commission électorale. L’inquiétude gagna son âme. Son sac était très lourd. Malaise, la peur du verdict, on n’avait jamais vu la femme du président aussi faible. Après quelques minutes, elle reprenait son souffle, et elle avait décidé alors d’ouvrir son sac et remettre les documents pour une analyse complète de son dossier.

Elle était inquiète, vu qu’on l’avait soupçonné de préparer un mauvais coup contre la République des bossales. Les mauvaises langues croient savoir qu’elle est de nationalité douteuse. Sachant que les nationalistes de ce pays, ne tolèrent en aucun cas la double nationalité.

Le verdict? La population le connaissait déjà. Le président l’avait vu venir. Sa promesse relève-t-elle de la folie? Non. C’était juste un des plus grands rêves du président de la République des cons.

Mais hélas, la Première dame ne sera pas au parlement. Elle n’aura pas ce cadeau d’anniversaire. Confuse, honteuse elle se met totalement en retrait.


Haïti : je suis candidat et je ne connais pas La Dessalinienne

Lundi 18 mai 2015, les Haïtiens ont célébré en grande pompe les deux cent douze ans de la création du bicolore. Entre l’offrande des fleurs au monument de l’empereur Jean Jacques Dessalines, minute de recueillement et sonnerie aux morts en hommage à l’empereur, en passant par la traditionnelle parade scolaire sur la place d’Armes de l’Arcahaie. Tout y était pour un devoir de mémoire.

Notre drapeau bleu et rouge qui, jadis fut le symbole de l’unité de tout un peuple. D’un pays qui se veut être terre de liberté. Était au centre de ce grand évènement.

Mais aujourd’hui, c’est avec quel sentiment nous célébrons la fête du drapeau ? Est-ce que notre bicolore a encore un sens aux yeux de la jeunesse haïtienne ? N’est-ce pas la routine qui nous amène à célébrer cette fête ?

Des questions vraiment très importantes qui méritent bien des réponses concrètes. Car dit-on dans toute société, la jeunesse constitue l’avenir du pays. Justement est-ce que cette jeunesse est capable de prendre la relève ?

Il y a quelque temps, je me demandais combien d’enfants haïtiens connaissent aujourd’hui La Dessalinienne : L’hymne national de la République d’Haïti.  Lors d’un reportage qu’on organise à l’occasion de la fête du bicolore, je constate malheureusement que des élèves en classe terminale n’arrivent pas à entonner sans difficulté La Dessalinienne.

Une situation qui me porte à la réflexion. Oui, nous sommes à la veille des élections. Et alors une stupide question me vient à l’idée : est-ce qu’il n’y a pas aussi des candidats qui ne connaissent pas l’hymne national ?

Et la réponse est sans appel ! Oui vous devinez juste, il existe bel bien des candidats au sénat et à la députation qui ont toutes les peines du monde quand il s’agit d’entonner La Dessalinienne.

Ainsi une autre question me vient à l’esprit sommes-nous vraiment des étrangers sur notre propre sol ? Car c’est l’impression que j’ai de mes compatriotes. On dirait inconsciemment bon nombre d’entre eux partagent l’avis du grand écrivain Amin Maalouf qui disait dans son roman titré les désorientés:

C’est d’abord à ton pays de tenir, envers toi, un certain nombre d’engagements. Que tu y sois considéré comme un citoyen à part entière, que tu n’y subisses ni oppression, ni discrimination, ni privations indues. Ton pays et ses dirigeants ont l’obligation de t’assurer cela ; sinon, tu ne leur dois rien. Ni attachement au sol, ni salut au drapeau. Le pays où tu peux vivre la tête haute, tu lui donnes tout, tu lui sacrifies tout, même ta propre vie ; celui où tu dois vivre la tête basse, tu ne lui donnes rien.


Haïti: Elections, qui n’est pas candidat?

Dans le vacarme de la machine électorale, en ce temps de fièvre des élections en Haïti. Une curiosité exceptionnelle s’est emparée du public. À cause d’une maladie mortelle, appelée  « candidatite » qui frappe subitement un bon nombre de mes concitoyens. La passion d’acquérir du bien plus rapidement serait la principale motivation de la majorité de ces candidats.

J’ai ouï dire puisque Michel Martelly est devenu président de la République, alors  n’importe qui peut oser se porter candidat aux prochaines compétitions électorales. Car tout est possible en Haïti. Si vous ne me croyez pas, vous pouvez toujours contacter le plus grand juge du pays, Lamarre Belizaire. Il est l’homme le plus sain de notre appareil judiciaire. Et sans le support inconditionnel de ce magistrat de grand calibre, nous ne saurions quoi faire de nos bandits légaux.

Bref, revenons sur le sujet de nos chers candidats. On me dit que, notre société serait bien mal faite si à chaque élection on aurait seulement eu deux ou trois candidats à la présidence. Alors là, la démocratie serait vraiment en danger en Haïti. Mais aujourd’hui, qui n’est pas candidat ?

Eh bien moi, je ne suis pas dans le jeu. Non. Mon heure n’est pas encore venue. Oui, j’aime le luxe, la noblesse et tous les plaisirs qui accompagnent le pouvoir. Cependant je ne suis pas prêt à corrompre les âmes les plus pures. Juste pour assouvir mon désir d’être homme d’État, en faisant croire que je suis un apôtre du changement.  Maintenant,  je suis libre de venir vous dire dans ce billet : je ne suis candidat à aucun poste électif.

Je sais, dans de pareilles comédies, les politiques ne vont manquer aucune occasion, de venir vous raconter qu’il n’y a absolument pas d’autres moyens de servir son pays, en dehors du pouvoir politique. Heureusement je ne suis pas un bon comédien, sinon il me serait permis de jouer le premier rôle dans ce cirque. Alors méfiez-vous des faux prophètes. Ils sont tous candidats. Ils sont là, presque dans tous les recoins de nos villes et dans nos médias traditionnels qui ne s’intéressent qu’aux dossiers politiques.

Beaucoup viendront  vers vous comme le nouveau messie, et vous faire l’éloge des élections. Oui, c’est bien de voter. Mais eux, pour concrétiser leur rêve, ils ne vont pas s’interrompre de se tuer ou de mordre leurs adversaires. Ainsi, point besoin de vous dire, combien vous devez être plus vigilants et malin comme un singe.

Certes, pour sauver la patrie, chacun va devoir apporter sa pierre. Cependant, il est clair, il n’y a pas de politique sans morale. C’est absolument inévitable pour la santé de la démocratie. Alors pour tenter de redresser la barque du pays, il nous faut encore une autre révolution. La révolution mentale. Vous n’y croyez pas ? En réalité nous ne sommes plus enchainés physiquement, mais mentalement malheureusement nous le sommes encore.

Alors, si vous êtes sûrs que par des élections frauduleuses et des candidats sans aucune vision, nous arriverons à bâtir une Haïti libérée du despotisme, de la corruption et du grand banditisme. C’est bien évidemment une manière passive de vous évader dans des rêveries sur un pays idéal qui ne se réalisera jamais.


Cyberattaque : Haïti est-elle prête à y faire face ?

CyberA

Le développement numérique gagne du terrain dans le monde. Et Haïti n’est pas en reste face à l’expansion des outils connectés. Cependant certains de nos compatriotes, qui ne maîtrisent pas la sécurité numérique se montrent très inquiets face à cette montée en puissance des cyberattaques.

Aujourd’hui aucun pays au monde ne peut se vanter d’être à l’abri des cyberattaques. Pas même les États-Unis d’Amérique. D’ailleurs, le lundi 12 janvier 2015 le Pentagone avait  bel bien confirmé une cyberattaque contre le compte Twitter et Youtube du commandement central américain par des groupes se réclamant proches de l’État islamique. Et cette situation n’est pas trop différente de ce qui se passe à Paris.

En effet, la chaîne internationale francophone TV5Monde, a elle aussi été la cible d’une cyberattaque dans la nuit du mercredi 8 avril 2015. Une situation qui ne laisse pas indifférente les détracteurs de l’internet. A Cap-haïtien, après la question électorale,  c’est le débat qui capte le plus,  l’attention des habitants de cette ville.

Aujourd’hui, ces cyberattaques à répétition suscitent pas mal d’interrogations concernant l’utilisation d’internet en Haïti. Notamment le type de comportement dont les citoyens Haïtiens devraient adopter sur la toile. Malgré la fièvre électorale, c’est pour la première fois, j’entends parler de sécurité numérique dans le nord du pays. Certains internautes vont jusqu’à considérer l’internet comme étant une arme à double tranchant. Même s’il faut préciser que le phénomène de piratage des sites d’internet ne date pas d’aujourd’hui. Cependant il faut le reconnaître, désormais ces attaques frappent à toutes les portes.

Pour l’instant, il n’y a aucune menace réelle contre Haïti. Ou du moins, on n’en sait pas trop. Cependant, puisqu’on parle rarement de sécurité numérique en Haïti. Aujourd’hui, on est en droit de se demander quel est le niveau de protection de nos entreprises et de l’administration publique dont les infrastructures pourraient être attaquées par des hackers à la recherche d’une proie facile.

S’il est de bonne guerre,  qu’Haïti fasse des pas géants pour rattraper le temps perdu dans le domaine des nouvelles technologies, cependant nous devons penser à mettre des balises pour mieux se préparer face à des éventuelles cyberattaques pouvant nuire à notre faible économie. Nous devons comprendre que le piratage représente aujourd’hui une réelle menace pour toutes les sociétés.

S’il est vrai, qu’on admet que la cybercriminalité est un phénomène vraiment très complexe. Cependant, il est du devoir de l’État haïtien et de la société civile d’informer et de former la population de cette réalité. En fait, nous devons savoir qu’une cyberattaque ne concerne pas tout simplement le monde virtuel. Elle peut même arriver à détruire des équipements dans le monde réel. Donc ce n’est pas une blague, on ne rentre pas dans l’espace numérique sans un véritable plan et préparation.


Le blog, un nouvel espace d’expression individuelle

A l’occasion de la Quinzaine de la Francophonie en Haïti, j’ai été invité à prendre part samedi 28 mars 2015, à une table ronde sur le thème : Blogosphère et liberté d’expression. Loin des bruits assourdissants du centre ville, sur l’invitation du bureau régional de l’OIF pour les pays de la Caraïbes et du Centre Pen Haïti ; journalistes, blogueurs et des dizaines de jeunes s’étaient réunis pour parler du blog et de liberté d’expression. Une occasion d’inciter la jeunesse haïtienne au blogging.

de gauche à droite: Gotson Pierre-Fofana Baba Idriss-Wilney Taris-Amélie Baron
de gauche à droite: Gotson Pierre-Fofana Baba Idriss-Wilney Taris-Amélie Baron

Sur les hauteurs des collines de Thomassin 32, avec des flèches d’indication, on repère sans peine la maison des écrivains du Centre Pen Haïti. Un endroit calme, favorable à la lecture et l’écriture.

Dès 10 heures du matin, un panel composé de journalistes et de blogueurs était déjà bien planté sur la terrasse du Centre Pen pour favoriser un vrai échange entre les intervenants et les participants.

s’il est vrai que le blog est un espace de liberté d’expression, la correspondante de RFI en Haiti, Amélie Baron, met l’accent sur la responsabilité des blogueurs:

Un blogueur même s’il n’est pas journaliste doit-être honnête et transparent.

Par ailleurs, elle rappelle à l’assistance qu’on est entièrement responsable de ce qu’on publie sur l’internet. 

les quatre axes d'un blog
les quatre axes d’un blog

Mais, est-ce vraiment cette question de responsabilité qui effraie beaucoup plus les jeunes Haïtiens sur la toile? Perso, je n’ai pas la réponse. Cependant on constate que dans l’univers du blogging, les intellectuels Haïtiens ne contribuent pas assez pour promouvoir des contenus valables sur la toile en rapport à Haïti.

la plateforme Mondoblog
présentation de la plateforme Mondoblog

Alors sur le plan technologique, un blog est un espace privilégié du débat, cette table ronde était aussi une occasion pour les mondoblogueurs Haïtiens de pousser d’autres jeunes à rejoindre le réseau des blogueurs d’Haiti (RBH).

En ce sens, Eric Bernard de Mesodev souligne pour les participants qu’ils existent différents types de blogs: photos-vidéo-audio-dessins et texte. Juste pour vous dire que vous pouvez créer le blog que vous voulez.

par ailleurs, il avance que deux tiers des blogueurs dans le monde sont des hommes, et heureusement j’en fais partie. Mais il voulait juste convier les femmes Haïtiennes de monter à bord du navire des blogs.


Il offre une bourrique à sa fiancée pour son anniversaire

crédit photo: CC pixabay.com
crédit photo: CC pixabay.com

Vous avez cru qu’il vous suffirait de fiancée avec une fille pour prétendre avoir déjà trouvé la femme de vos rêves. Vous avez pensé qu’elle sera séduite par votre titre de grand propriétaire terrien. Mais de quel droit pensez-vous offrir n’importe quel présent à une fille ? Parce que vous êtes riche !  Alors là, l’heure est venue de réfléchir un peu, avant d’offrir un cadeau à une femme.

Un anniversaire reste toujours un moment remplir d’émotions et surtout inoubliable.   *Soraya n’est pas prête d’oublier cette journée. Ce samedi 7 mars 2015, elle célébrait son anniversaire. Mais quand on porte le nom de Gran Nèg (homme riche) de la ville du Cap-Haïtien, on ne se fait pas prier pour organiser un grand festin pour sa bien-aimée.

Ce soir, *Soraya a eu droit à un somptueux banquet, organisé en son honneur par son futur mari. Parents, amis et collaborateurs ont répondu à l’appel pour célébrer de façon grandiose cet événement. En robe de princesse d’une haute couture, le visage assez fin et soigné, la jeune fille était prête pour couper son 25e gâteau.

Mais une surprise de taille allait gâcher la soirée. Vous savez bien, généralement il n’y a pas de fête sans cadeaux. Surtout quand il s’agit d’anniversaire. Eh bien, au moment de présenter des dons à la jeune fille, *Soraya s’est vu offrir une bourrique par son fiancé.

Du coup un ensemble de plis d’amertume surmontait son visage. Ses yeux se perdaient dans le regard de l’assistance qui observait un silence de cathédrale. Elle n’osait pas jusque-là regarder son futur époux.  Angoissée, honteuse, quand elle s’apprêtait à rentrer chez lui, elle lançait cette petite phrase chargée d’émotion à son amant : « Je te quitte, espèce de gros con. »

« On ne donne pas ce qu’on n’a pas »

Si pour la jeune fille, la fête s’est terminée sur une note négative. Le gentleman lui était très fier de son geste. Avec un très large sourire, il a remercié les parents de la jeune fille, en glissant dans leur main la clé d’une Bentley rouge flambant neuf qu’il s’est fait garer devant la maison de la jeune fille.

Les curieux s’inquiétaient pour le jeune homme, car on pensait que dans la rue, chaque regard étranger, voyait en lui, l’homme qui a offert une bourrique à sa fiancée. Mais il ne se souciait de rien. Désormais il part à la conquête d’une nouvelle gonzesse.

NB *Soraya est juste un pseudo

 


Provocation à la guerre, Haïtiens ne tombez pas dans le piège des Dominicains

HAITI

La relation entre les deux peuples partageant l’île d’Haïti se dégrade un peu plus de jour en jour. Tout porte à croire qu’il est possible qu’une grande guerre puisse éclater entre Haïti et la République Dominicaine. Il y a presque 18 mois, je me demandais s’il n’existait pas une guerre froide entre ces deux peuples frères. Pour certains la réponse était claire, la République dominicaine tente partout les moyens de mettre sous sa domination la première République nègre du monde. Comment cela arrivera-t-il ? Est-ce par une Grande guerre ?

Comme les deux ailes d’une colombe, Haïtiens et Dominicains sont condamnés pour vivre ensemble. Cependant, depuis la fameuse décision de la Cour constitutionnelle dominicaine qui pense à  « dénationaliser » près de  200 000 Dominicains d’origine haïtienne, on dirait que depuis lors la campagne de haine contre les haïtiens est devenue une affaire d’Etat.

Sur les réseaux sociaux, certains Dominicains affirment très clairement qu’ils ne sont pas racistes, mais ils ne peuvent tolérer la présence des Haïtiens sur leur territoire. Est-ce pour cette raison qu’ils tuent en toute quiétude nos compatriotes de l’autre côté de la frontière ? Les actes de barbarie dont sont victimes les ressortissants haïtiens sur le territoire dominicain sont incompréhensibles et inacceptables.

Dominicaine

Qui pis est, ils sont allés jusqu’à souiller notre bicolore, notre âme et même notre dignité. Une provocation qui normalement soulève la réaction de toute la population haïtienne. Et surtout avec la pendaison de Jean-Claude Harry Jean, le mercredi 11 février 2015 à Santiago (deuxième ville de la République Dominicaine). Sans doute, sans la bonne volonté des dirigeants des deux Etats, une guerre sanglante entre Haïti et la République dominicaine paraît inévitable.

Entre- temps, que ce soit en Haïti ou au Canada et sur les réseaux sociaux, les Haïtiens se mobilisent pour dénoncer le racisme, mais surtout l’ascension de l’antihaïtianisme en République dominicaine.

Mais malheureusement, certains Haïtiens n’ont pas compris le jeu des Dominicains. Je pense qu’il faut à tout prix éviter toute confrontation avec nos voisins. Nous ne devons pas agir comme eux. Cette question d’attaquer aux biens et aux vies des Dominicains qui travaillent en Haïti ne ferait qu’aggraver cette crise. La violation du consulat et l’incendie du drapeau dominicain à Pétion-ville le 25 février dernier ne nous ressemblent pas. Car nous ne pouvons pas résoudre cette crise par la violence.

Pour le moment, à travers des spots, le gouvernement sensibilise la population haïtienne sur cette crise qui perdure entre Haïti et la République dominicaine. Je trouve que c’est une bonne démarche. Cependant,  les services secrets de l’Etat haïtien et la diplomatie haïtienne doivent -être plus actifs. Sinon, il revient au gouvernement haïtien de créer des conditions acceptables pour que nos compatriotes puissent vivre décemment dans le pays. Mais nos compatriotes ne doivent pas se leurrer en pensant qu’ils peuvent  affronter la République dominicaine.


Dominicains, effacez le racisme chez vous!

Crédit photo: RBH_Tilou
Crédit photo: RBH_Tilou

La lutte contre le racisme dans le monde, à mon avis ne devrait pas être le combat de la minorité ou des victimes. On a tous la responsabilité de dénoncer partout et ailleurs cette pratique inhumaine. Alors ce 27 février 2015, jour de l’indépendance de la République Dominicaine, nous unissons nos voix  à travers cette manif virtuelle pour indiquer au monde entier que nous n’acceptons pas le racisme sur l’autre partie de l’île d’Haïti. Sachant qu’Haïti est mère de liberté, les dignes héritiers de cette terre ne peuvent cautionner aucune discrimination raciale dans ce monde et voire sur cette île.

NO to racism in the Dominican Republic

NO al racismo en la República Dominicana

ABA rasis nan Sendomeng

NON au racisme en République dominicaine

لا للعنصرية في جمهورية الدومينيكان

NEIN zu Rassismus in der Dominikanischen Republik

NO al racismo en la República Dominicana

NO al razzismo nella Repubblica Dominicana

NEJ till rasism i Dominikanska republiken

Нет расизму в Доминиканской Республике

Não ao racismo na República Dominicana

NEE tegen racisme in de Dominicaanse Republiek

도미니카 공화국의 인종 차별주의에 없음

没有种族主义在多明尼加共和国

ドミニカ共和国での人種差別にノー


Un destin commun à tous les mortels ?

Animal

Je souhaiterais bien avoir un destin plus parfait. Mais c’est sérieux hein ! Mon dessein était de vivre plus tranquillement ma douce vie. Car je ne suis pas venu au monde pour partager toutes les peines de mes semblables. Quoi ! Ça vous surprend ? Bon ! En fait, ce qui m’intéresse, c’est que je sois le maître de mon destin. Que tout ce qui m’arrive soit le résultat de mes choix.

Moi, dès mon plus jeune âge, je voulais prendre en main la barque de mon existence. Vous savez pourquoi ? Parce qu’on rapporte souvent que rien n’arrive au hasard dans ce monde, et qu’il y ait forcément une explication à tout.

Alors, je voulais tout faire pour m’épargner de tout cruel destin que je n’aurais pas choisi en âme et conscience.

Ô non, ce malheureux destin que je ne voyais pas venir si tôt, frappe déjà à ma porte.

Le pire, c’est une fille qui m’avait fait remarquer mes cheveux blancs. Elle était ébahie de voir ça. Comme quoi c’était bien une malédiction. Pourtant, on me dit qu’avoir la canitie est comme une couronne d’honneur.

Désormais, ils sont là, pas encore de solution. J’ai vraiment honte. Moi qui n’ai jamais voulu qu’on voiece foutu truc sur moi.

Maintenant, chaque matin, je me regarde dans un miroir. Comment puis-je me défaire de ce sort ? C’est la question qui m’angoisse dès mon réveil. Je me fiche que ce signe soit la preuve d’une certaine sagesse. Moi je veux savoir comment stopper cette maudite fatalité.

Non, vraiment je ne veux pas ça. D’ailleurs, mon vieux père garde jusqu’à présent ces beaux cheveux noirs. Mais pourquoi moi ? Est-il possible que ce soit à moi seul de la famille qu’appartienne cette malédiction? Alors que je dois affronter mon problème de calvitie, je n’ai pas envie de colorer mes cheveux. Surtout que les cheveux blancs ne sont pas encore à la mode chez moi.


A quand le développement de l’e-commerce en Haïti?

crédit photo: flickr.com
crédit photo: flickr.com

Avec l’arrivée de l’internet et les nouvelles technologies, la culture numérique ou connectée est de plus en plus en vogue dans presque tous les pays du monde. Maintenant il est possible de vendre ou d’effectuer des achats en ligne n’importe où et quand, notamment à partir d’un simple Smartphone.  Avec l’expansion du commerce en ligne, il est possible de pouvoir exploiter ces outils technologiques afin d’exposer et vendre les produits des artisans Haïtiens aux quatre coins du monde.

Depuis un peu plus d’une décennie, le secteur de l’internet favorise l’essor du commerce en ligne ou e-commerce dans beaucoup de pays. Cependant, on constate malheureusement à Haïti, il n’y a pas d’autorités capables de définir des cadres légales pouvant favoriser aux jeunes entrepreneurs Haïtiens d’accaparer le secteur de l’e-commerce.

Pourtant avec l’explosion du numérique, c’est un espace virtuel, qui s’offre à nous afin de présenter à un large public les services et produits de notre pays. Et du même coup, nous pouvons en profiter pour dynamiser notre secteur économique. Cependant, en ce moment je me demande s’il existe des sites web  Haïtien liés au commerce électronique. D’ailleurs il n’existe pas une étude ou une banque de données établissant le nombre réel de nos cyberconsommateurs.

Même si je sais, qu’ils sont nombreux,  les Haïtiens qui parcourent le net à la recherche des produits technologiques à meilleur prix. Mais le secteur privé Haïtien semble ne pas comprendre cette nouvelle tendance.

Et pendant ce temps, la vente en ligne ne cesse de gagner du terrain dans les pays en développement. Toutefois, pour l’instant parmi des milliers de sites dédiés au commerce en ligne, seulement deux ont la cote à Haïti : eBay et Amazon.

De ce fait, je dois quand même vous rappeler, que n’importe quelle entreprise, administration ou particulier peut toujours proposer des services ou ventes des biens en ligne. Il suffit tout simplement que vous ayez envie d’innover et partir à la conquête d’un plus grand marché. Si je prends par exemple, le secteur touristique Haïtien, avec un site e-commerce dédié aux produits touristiques, on peut imaginer quel bien cela ferait à notre économie. Mais il faut des lois pouvant réguler ce marché.

Ensuite, je sais que vous allez poser le problème du paiement en ligne. Rien de grave. Pour les locaux, avec les banques haïtiennes on pouvait définir un partenariat permettant de résoudre cette question. Par ailleurs, même avec le secteur des télécommunications, les gens qui ont des portefeuilles mobiles pourraient bien aussi effectuer sans problème des achats en ligne.

Donc, les outils des nouvelles technologies nous présentent des opportunités, c’est à nous maintenant de saisir cette chance. Alors , nous ne pouvons qu’espérer un sursaut de la part du gouvernement Haïtien à fin d’offrir un cadre propice vers le développement du commerce électronique dans le pays.


Le prix de l’amour

une femme nue 
Pour certains la vie est un combat. Mais pour d’autres la vie est un jeu. Cependant, pour Léa cette vie n’est qu’un rêve effrayant, un cauchemar. Elle est juste un châtiment qu’on devrait éviter ou bien lutter pour s’en débarrasser très vite. Impossible de la convaincre que cette vie n’est pas seulement jonchée d’affliction, qu’elle est loin d’être  tout simplement un film d’horreur. La conviction de Léa était déjà forgée.

A 14 ans, vous êtes tous d’accord qu’il est permis de visée haut, et même plus haut que la lune. C’est normal me diriez-vous. Et c’était le cas pour Léa. Elle avait les plus folles ambitions de jeunesse : réaliser des études en art dramatique dans l’une des plus grandes universités de l’Europe, offrir une vie décente à sa mère. Et partir en voyage jusqu’au bout du monde. Elle était jeune, affriolante, et considérée comme une île de beauté tant qu’elle était toujours très élégante.

Au départ, elle habitait avec sa mère une baraque sur la montagne, où il n’y avait ni eau courante, ni électricité. Ce n’est pas grave ! Car c’est une réalité commune à tous ceux qui crèchent au recoin d’Haïti. Donc cela ne l’affectait pas trop. Enfant unique de sa mère, car son père l’avait abandonnée depuis l’âge de trois ans. Elle avait pu bénéficier jusque-là,  l’amour parfait d’une mère qui la chérissait toujours.

Mais cela n’avait pas fait long feu. Eh oui, depuis que sa mère était tombée follement amoureuse d’un homme de la cinquantaine, riche et très respectueux de la commune. C’était déjà le début d’une descente en enfer pour l’adolescente. En effet, elle bénéficiait de moins en moins la tendre affection de sa mère. Et ça, elle ne pouvait pas la supporter. Mais elle ne voulait pas faire obstacle au bonheur de sa mère.

Un mois plus tard, son beau-père avait offert à sa mère un appartement flambant neuf dans un quartier résidentiel, et une voiture exceptionnelle à Léa. Un cadeau qu’elle avait catégoriquement refusé. C’est que l’enfant n’avait pas besoin de voiture de luxe en ce moment. Elle avait faim de l’amour de sa maman. Cependant son comportement  lui avait valu de préférence une bonne raclée. Pour la première fois, la jeune fille avait eu une discussion orageuse avec celle qui l’avait mis au monde.

Mais la réconciliation ne se faisait pas attendre. Maintenant ils étaient trois dans cette nouvelle maison. La vie de sa mère avait pris de l’altitude comme un aigle. Cependant Léa n’était toujours pas heureuse. Sans doute à cause de cet homme qui, désormais fait partie de la vie de sa maman, par conséquent de la sienne aussi. « A partir de ce moment, la vie ne sera plus comme avant, disait-elle. » Sans trop savoir pourquoi, elle avait la sensation que sa vie était menacée. Elle pensait fuir la maison. Par contre, vu son grand attachement à sa mère, son cœur ne l’avait pas permis de larguer celle-ci. Mais lentement l’inquiétude gagnait son âme.

Les premiers assauts commencent

On n’est jamais mieux que chez soi. Non. Ce n’est pas de l’avis de Léa. En effet, la maison était devenue un véritable enfer pour la jeune fille. Malgré l’âge avancé de son beau-père, celui-ci était fasciné par l’attrait physique de la demoiselle. Et il n’avait pas hésité de faire des avances en douceur à la jouvencelle. Mais Léa n’était pas une proie facile. Face à ses premiers assauts, l’enfant résiste. Et  avait décidé d’en parler à sa mère. Celle-ci ne voulait pas croire à ses oreilles. Elle réprimandait sévèrement la jeune fille. Et lui défendre expressément de salir la réputation de son beau-père. «  Il faut faire confiance à cet homme, il n’est pas comme ton père, concluait-elle. »

Étonnée, Léa ne comprenait plus rien de ce qui se passait. Elle n’était pas en paix. Pour la première fois de sa vie, dans un grand soupir, elle avait déclaré : «  Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Oui, il suffit d’un seul regard, pour comprendre le dégout que Léa éprouvait non seulement pour sa mère, mais aussi pour cette vie. A quatorze ans, elle n’attendait pas à recevoir ce cadeau empoisonné de la vie. Elle ne savait pas comment échapper à cette souffrance qui se dessinait devant elle.

Le destin avait été dur pour elle. Un soir pendant que sa mère était à une fête, le quinquagénaire avait donc décidé de passer à l’attaque.

  • « Non, tu ne me feras pas ça, suppliait-elle. »
  • « Il était inutile de faire une prière, répondait l’assaillant.»

Il était sans pitié. D’abord doucement, puis d’un mouvement brusque il pénétrait l’enfant. La pucelle  poussait un cri épouvantable, un rugissement de douleur. Mais son tourmenteur était heureux  de lui avait fait pleurer et saigner ensuite.

Et dès ce soir-là, l’enfant n’avait pas trouvé les mots pour parler à sa mère. Rien n’était plus important pour lui que de se donner la mort. Elle croyait victime d’un complot. « pourquoi devrais-je rester en vie, se demandait-elle. » Mais avec sa horde de chagrins, terrorisée pendant de longs mois, la jeune fille subissait les sévices de son agresseur.

La peur de dénoncer son bourreau, la solitude, l’avait fait voir en chaque homme un potentiel ennemi. Mais quand l’enfant avait su qu’elle était enceinte, elle avait brisé le silence.

Toute tremblante, s’approchant de sa mère, elle la remerciait tendrement pour ce beau cadeau. Ayant enfin reconquis raison, confuse,  elle s’empressait  alors d’embrasser sa fille unique. Trop tard, Léa disparaissait devant elle dans un clin d’œil.

Certes, Elle regrettait cette décision qui l’avait éloigné de sa fille. Mais bien davantage le fait qu’elle n’avait jamais eu aucune nouvelle de la jeune femme. Bien que son mari ait fui la maison, elle avait engagé un homme de main pour exécuter cet homme qu’elle aimait tant. Mais qui lui avait enlevé la présence de sa fille.

Quelques jours plus tard, la mère de Léa avait eu la confirmation de la mort désormais de son ex-mari. N’ayant jamais eu aucune nouvelle de sa fille, alors elle pensait que sa vie ne valait plus rien. Ne voulant pas vivre dans le chagrin et la solitude totale, elle avait décidé de mettre fin à sa vie.


Et si les réseaux sociaux étaient plutôt des réseaux de surveillance ?

Surveillance électronique

Facebook, Twitter et Linkedin…… Pour une raison ou une autre, nous sommes tous devenus accros aux réseaux sociaux. Á un moment où on ne parle que de la surveillance électronique, la ruée vers ces réseaux est en nette progression dans le monde. Implicitement, les plus jeunes semblent vouloir dire qu’ils n’ont rien à foutre de la surveillance.

Réseaux sociaux. Il est peu probable que je vous apprenne ce que ça veut dire. Tant que ces outils technologiques de communication de masse sont devenus votre lieu de culte quotidien. Passé une semaine sans étaler sa vie privée sur ces réseaux semblent être une sévère punition pour certains d’entre nous. Á dieu la question de surveillance électronique. Pas de panique. Notre vie virtuelle n’a rien à voir avec la vie réelle. Erreur grave.

Samedi 10 janvier 2015. Il est 19 h, je suis attablé dans un magnifique resto ayant une belle vue sur mer au Cap-Haïtien. Avec des amis friands des nouvelles technologies on cause sur l’absence étonnante des startups haïtiennes faisant le buzz dans le monde. Jusque là tout allait bien. Même si on parlait de technos, cependant nous avions décidé de se déconnecter de l’internet.

Mais un peu plus tard l’épouse de l’un de mes potes arrive comme une vache folle interrompre notre discussion. Et pour cause mon ami avait publié un tweet dans lequel il disait qu’il était au restaurant. Et sa femme avait vu ce tweet. Folle de rage, elle pensait que son mari était accompagné d’une autre femme.

Bref, que l’on veuille ou non les réseaux sociaux constituent à présent une mine d’informations. Et surtout des informations qui nous concernent directement. Il n’y a pas très longtemps, j’ai appris que Facebook nous connaît mieux que nos amis. Étonné, mais j’ai vite compris que toutes nos publications et nos (like) sont dans les bases de données du grand réseau social de Mark Zuckerberg. Maintenant en un clic il est plus facile pour des employeurs, des ambassades ou des citoyens lambda d’avoir certaines informations concernant des internautes un peu partout dans le monde.

Alors ne soyez pas surpris, quand vous apprenez que  » Facebook a déjà coopéré avec 71 pays pour surveiller ses utilisateurs« . Pas besoin de vous paniquer. Il suffit tout simplement d’avoir un comportement responsable sur ces réseaux sociaux qu’on qualifie plutôt des réseaux de surveillance. En effet, grâce aux innombrables données collectées sur ses membres, les réseaux sociaux ne constituent pas seulement un monde virtuel. Car ces informations sont bel et bien stockées quelque part et qui peuvent être utilisées à d’autres fins.

Á dire vrai, depuis l’affaire d’Edouard Snowden, je n’ai aucune confiance dans les messageries privées des réseaux sociaux. C’est juste un choix personnel. Cependant, si certains observateurs présument que les jeunes ne croient plus à la vie privée. Néanmoins face à l’espionnage des gouvernements, je crois qu’il est de bonne guerre que nous puissions changer notre comportement sur ces réseaux qui ne sont plus vraiment sécuritaires.


Haïti: Quand est-ce que les chrétiens seront-ils des révolutionnaires?

Source: pixabay.com
Source: pixabay.com

Dans une période où la société haïtienne ne vit et respire que de crises politiques, où les jeunes ne savent plus à quel saint se vouer, en ces temps dramatiques où les nuages les plus sombres planent sur Haïti. Je continue de croire en plus de l’éducation, la raison et les sciences, des chrétiens éclairés pouvaient répandre un peu de lumière sur Haïti et s’impliquer davantage dans la lutte pour le redressement de nos institutions.

Le changement dont nous rêvons tous pour notre Haïti chérie, doit nécessairement passer par l’implication de chaque citoyen indistinctement. Et ceci, peu importe sa religion, sa couleur et sa position sociale.

Aujourd’hui, on reconnaît qu’Haïti fait partie des pays les plus religieux dans le monde. Toutefois on admet que le pays a encore du mal à rattraper le train du développement durable. Mais quelle est l’implication directe des chrétiens dans la vie politique de ce pays ? Il est toujours bon d’y croire et d’espérer. Cependant ce n’est pas dans un attentisme à outrance que le changement va arriver.

Même si je ne pense pas que la religion devrait avoir la mainmise sur la société, mais d’un autre côté je plaide pour une participation plus large des chrétiens d’Haïti au  développement politique et économique de ce pays.

Eh oui, je parle bien des chrétiens. Je sais que vous allez me rabâcher à l’oreille qu’ils ne sont pas là pour cela. Que leur mission c’est de propager la bonne nouvelle. Mais ne savez-vous pas que les humais ne vivent pas seulement de la prière quotidienne ? Maintenant que vos prières là sont devenues un commerce très bénéfique. Il faut agir tous ensemble pour sortir le pays de ce bourbier dans lequel il se trouve depuis toujours. D’ailleurs n’est-il pas écrit noir sur blanc dans la Bible que les chrétiens devraient être le sel et la lumière de ce monde ?

Alors, Chrétiens d’Haïti êtes-vous vraiment le sel et la lumière de notre société ? Vous qui dites vouloir rendre présent les œuvres du Christ dans ce monde, n’êtes-vous pas les tombeaux blanchis de notre temps ? Franchement,  je ne supporte plus vos hypocrisies. Des soi-disant chrétiens, en Haïti on les retrouve seulement dans les églises. En dehors de leurs assemblées, particulièrement dans l’administration publique, dans le commerce ou dans la vie sociale il est impossible d’établir une différence entre les chrétiens et les mécréants.

Mais dites-nous en réalité ce que vous faites de votre lumière ?  Car franchement  le degré de votre passivité ne me laisse pas indifférent.

Par ailleurs, même si je prône une participation active des chrétiens dans la vie politique de ce pays, afin d’essayer de moraliser la vie politique haïtienne, je ne parle pas de ces pharisiens qui utilisent tous les alibis du monde pour torpiller les vrais chrétiens.

Mais je parle de ceux qui se laissent manipuler maladroitement au nom du Christ. Mais vous ne pouvez pas rester croupis comme ça dans un coin. Vous ne pouvez pas faire ça à vous. Si vous êtes la lumière, pourquoi vous avez peur de vous impliquer dans la vie politique de votre pays ? Le moment est à vous chrétiens d’Haïti,  de vous prendre en main pour changer votre situation, changer la vie politique de votre pays et la vie de vos frères et sœurs.

Si vous ne le faites pas, qui va le faire à votre place ? Dieu. Il ne faut pas tomber dans les pièges de nos supers croyants. Ne pensez pas que le bon Dieu viendra le faire pour vous. Un vieux dicton oriental dit : « Dieu est capable de bouleverser les cieux jusqu’aux confins de l’univers pour réaliser à la place de l’homme ce qui lui est impossible. Mais il ne déplacera pas le moindre fétu de paille pour intervenir dans ce que l’homme a la capacité de résoudre. »

Alors il est temps d’ouvrir bien grand vos yeux. Ne dormez plus. Car j’ai l’impression que vous n’êtes pas conscient de votre vraie mission.  Et surtout vous ne savez rien de ce qu’elle a été la vocation du Christ Jésus. Sinon, vous comprendriez que le Christ a été un grand révolutionnaire. Il a donné sa vie pour qu’il y ait un vrai changement au sein de la société dans laquelle il évolue.

En effet, si vous êtes vraiment les disciples de Jésus, donc des révolutionnaires dans l’âme comme lui, alors levez-vous, allumez vos lampes et venez participer activement dans lutte pour l’émancipation de l’homme Haïtien. Le pape François dans une de ces homélies fracassantes, avait déclaré : « Aujourd’hui, un chrétien, s’il n’est pas révolutionnaire, n’est pas chrétien ! »

Dans ce cas, en Haïti nous avons besoin des chrétiens révolutionnaires, non pas des partisans des ténèbres mais des chrétiens éclairés et engagés pouvant redonner espoir aux enfants de notre chère patrie.


Parce qu’un jour, j’avais faim

un plat du jour/ par azartaz via flickr.com
un plat du jour/ par azartaz via flickr.com

Ne versez pas toutes les larmes de votre être. Ne sombrez pas dans le désespoir. Cessez d’être un simple spectateur du film de ce monde. Désormais, vous avez mon assistance. Je vais te donner le bras pour avancer. Pourquoi ? Parce qu’un jour, moi aussi j’avais faim. Jamais je n’avais regardé les passants comme ce soir. Pourtant il me semblait que j’étais seul au monde.

Je revenais de l’école, fatigué on ne peut plus de cette rude journée de classe. Et puis une faim de loup torturait mes entrailles. J’étais comme un chien errant au milieu d’un désert. Je me souviens encore de ce jour terrible comme si c’était hier.

J’avais envie de crier comme une femme qui est sur le point de mettre au monde son nouveau-né. Mais je n’avais pas eu le courage. Je n’avais vu personne porter attention à moi. Je n’avais pas cru que c’est parce qu’ils ne voulaient pas, mais ils obéissaient tous à  cette règle non officielle, qui veut que dans ce monde on ne pense vraiment qu’à soi. L’individualisme ne fait que gagner du terrain.

Sans doute, c’était la première fois de ma vie que je me trouvais dans cette situation. Par moments, j’étais pris comme par le vertige. Mais j’ai tenu bon jusqu’à l’arrivée de mon vieux père un peu tard dans la nuit qui me secoua et me donna à manger.

Malheureusement, le destin des plus pauvres est cruel. D’ailleurs le plus souvent on ne partage qu’avec ceux qui en ont déjà trop. Si vous croyez que je mens, regardez pour la Noël avec qui vous allez partager. Seriez-vous prêt à tendre la main à ceux qui n’ont pas de domicile fixe ? Porterez-vous un regard sur ceux qu’on ose appeler les « sans-dents » ? Nous sommes pris dans le piège d’un cercle vicieux de nos vieilles habitudes. On ne cesse de dire que : « L’eau va à la rivière et l’argent va au riche. »

Aujourd’hui, lorsque je vois quelqu’un se recroqueviller dans ce coin avec ses vieux habits, je ne peux m’en empêcher de penser à ce jour où j’attendais que quelqu’un me vienne en aide, qu’un ange puisse m’apporter ce pain quotidien qui me faisait défaut.

Parce que je suis un survivant de la faim, j’ai pris l’engagement de ne pas tourner les yeux en voyant les pauvres. J’ai pris aussi l’habitude de ne pas gaspiller la nourriture et de donner à ceux qui en ont vraiment besoin. Voilà, en te voyant ce matin te mettre en boule comme un chaton, il a été facile pour moi de t’approcher.

Moi, dès l’enfance je savais que le chemin de la vie n’est pas facile. Maintenant, je sais que le sort des plus pauvres est terrible et la faim est un fléau.

Comme par magie, j’entends toujours les mots que les pauvres gens se disent. Je vous laisse avec cette vidéo !


Haïti : Opération Burkina Faso, entre indignation et incompréhension

Manifestation de l'ooposition à Port-au-prince
Manifestation de l’ooposition à Port-au-prince

La gestion de la crise préélectorale par le gouvernement en place suscite la colère et l’indignation d’une frange de la population. En déclenchant l’opération dite Burkina Faso, les dirigeants de l’opposition haïtienne entendent intensifier les manifestations de rues dans tout le pays, notamment à Port-au-Prince afin d’obtenir le départ du président Michel Martelly et du Premier ministre Laurent Lamothe.

Depuis plus de 200 ans, Haïti patauge et s’enlise dans une instabilité politique infâme qui donne du vertige. Laissant une dictature féroce pour se précipiter sans préparation dans une démocratie qui a encore du plomb dans les ailes, c’est la moindre des choses que nous avions pu faire jusque- là.

Pourtant à longueur de journée, nous entonnons la même chanson : nous sommes la première république noire indépendante du monde. Ce refrain nous le connaissons par cœur. Parfois pour un accord plus harmonieux, on ajoute que Dessalines ou Toussaint Louverture avait fait ci et ça. Mais franchement cela m’agace.

Parce que fort souvent on a l’impression qu’Haïti est devenu un rêve inachevé. C’est comme si le pays n’avait enfanté que des bêtes sauvages qui s’entretuent pour le pouvoir. Mais qu’avons-nous fait de cette indépendance ? Pourquoi sommes-nous encore dans cette caverne ?

La réalité d’aujourd’hui, c’est que nous sommes devenus un peuple sans repère, sans la moindre détermination.

Par ailleurs, je reconnais que la soif de changement était visible chez mes concitoyens. Mais le choix du président Michel Martelly pour diriger le pays comme je le disais souvent, n’était pas réalisme, il était de préférence suicidaire. Car nous sommes tous d’accord qu’on ne fait jamais appel à un cireur de chaussures pour opérer une personne qui souffre du cancer. Sauf si on veut aider ce patient à traverser vers l’au-delà le plus vite que possible.

Bref, plus de trois ans après la prise du pouvoir par le régime en place, les citoyens haïtiens attendent toujours la réalisation des élections dans le pays. Maintenant il est clair que l’indignation est bel et bien là. Cependant c’est écœurant d’entendre parler d’opération Burkina Faso en Haïti.

Sans nul doute, les Burkinabés ont donné un exemple historique au monde entier. Ils ont mené un combat de titan pour mettre fin à 27 ans de règne du régime dictatorial de Blaise Compaore. Moi aussi, je les félicite. Car le 30 octobre 2014, ce vaillant peuple du pays des hommes intègres (Burkina Faso) s’est levé comme un seul homme pour dire non à un pouvoir à vie du président Compaoré.

Toutefois, je ne vois pas le rapport qui existe entre Haïti et le Burkina Faso. Jusqu’à en vouloir calquer ce qui s’est passé dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Je n’ai  jamais été un fanatique des Tèt Kale (crânes rasés), cependant nous devons comprendre que la crise haïtienne est plutôt  endémique, il faut juste attaquer le mal par ses racines. Donc il est incompréhensible que l’opposition haïtienne puisse prétendre pouvoir soulever une insurrection populaire dans le pays. En effet, nous avions toujours privilégié le choix du chambardement, et cela a toujours eu des conséquences desastereuses sur le pays.


Michaëlle Jean à la tête de l’OIF, Haïtiens ne vous emballez pas trop vite !

 

Picture fo Oudom s desk-michaellejean1Pour la première fois de l’histoire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le dimanche 30 novembre 2014, une femme est nommée au poste de secrétaire générale de cette organisation. Michaëlle Jean, Canadienne d’origine haïtienne, succède à ce poste à l’ex-président sénégalais Abdou Diouf.

La nomination de l’ancienne gouverneure du Canada à la tête de l’OIF représente une grande victoire pour le peuple haïtien pensent certains observateurs. Des experts en communication supposent qu’Haïti va beaucoup  gagner avec l’accession de Mme Jean, femme d’une grande culture, au plus haut sommet de la Francophonie. Est-ce de la visibilité ? Je n’en sais pas trop.


En tant qu’Haïtien, je salue dignement la présence de la native de Port-au-Prince à la tête de l’OIF, comme je l’avais fait pour l’immortel Dany Laferrière, lors de son élection à l’Académie française. Je suis toutefois un peu moins euphorique par rapport à cet enthousiasme débordant que montrent certains de mes compatriotes.

Selon moi, il n’y a rien de mal, si en tant qu’Haïtiens vous ressentez un sentiment de fierté vous anime lorsque vous voyez une personne d’origine haïtienne accéder à une telle fonction. C’est plus que normal, je dirais. C’est humain !

Mais si vous croyez qu’elle va pouvoir panser toutes les plaies de son pays natal, ne l’applaudissez pas si vite. Je vous le dis très clairement, inutile de vous leurrer, elle ne sera pas à ce poste pour défendre uniquement les intérêts d’Haïti. Pas si simple que cela. Dois-je vous rappeler quand même que la francophonie compte désormais 80 Etats membres, dont 23 pays observateurs.

Michaëlle Jean ne peut porter tous les fardeaux d’Haïti sur ses épaules.

Je me rappelle qu’au lendemain des élections qui ont conduit Barack Obama à la Maison Blanche, beaucoup d’Afro-Américains étaient en liesse pensant que le premier président noir des Etats-Unis d’Amérique allait travailler pour le bien-être de sa race. On misait beaucoup trop sur le 44e président des Etats-Unis tout simplement parce qu’il est noir.

Les plus naïfs pensaient que, en un clin d’œil, comme avec une baguette magique Obama pouvait transformer la situation des nègres dans le monde. Eh non, cela ne pouvait pas être le cas. Maintenant, la déception est grande. Certains ne veulent plus entendre parler du président de la première puissance mondiale.

Serge, blogueur très talentueux sur Mondoblog, disait sa déception après avoir été fan d’Obama à 22 ans. :

J’étais tellement con que je me suis fait faire un T-shirt avec le fameux slogan qui a marqué ce début de siècle, « Yes We Can » que quelqu’un de très intelligent décodifia plus tard en « Yes, He Can ! ».

Pourtant il était heureux d’apprendre la victoire d’Obama :

« Ce jour-là, je me suis réveillé très tôt pour suivre le direct de la proclamation des résultats des élections aux Etats-Unis. J’étais euphorique et pensais que d’une façon ou d’une autre ma vie changerait radicalement grâce à cette victoire historique. »

Pour plusieurs raisons, notre cher ami Serge n’est plus un fan et il le dit sans langue de bois :

Aujourd’hui, à 28 ans, je dois l’avouer : « Je ne ressens aucune sympathie pour Barack Obama ».  En tout cas, j’espère au moins qu’il restera toujours un grand supporter d’Arsenal.

En effet, s’il faut se réjouir qu’une femme puisse accéder pour la première fois à la tête de l’Organisation de la Francophonie. Il faut juste espérer que la lutte pour l’émancipation des femmes et des jeunes portera encore plus de fruits.


Haïti: Que les politiques enterrent les politiques

crédit photo: MichelleWalz via flickr.com
crédit photo: MichelleWalz via flickr.com

Le ciel de la politique haïtienne s’assombrit. Nous plongeons à petits pas dans l’incertitude. La mer est agitée, la pointe de l’iceberg est là, tandis que notre capitaine ne sait plus quoi faire. Les passagers sont abasourdis par les messages de détresse. Nous naviguons de jour en jour vers des eaux troubles et bouillantes.  Alors même que cette année 2014 s’avance timidement vers sa fin, il me semble que rien ne changera jamais à Haïti.

Car l’haïtien a perdu ce qui jadis, lui était très cher ; le sens de l’orgueil. Aussi, ce sentiment de fierté qui nous habitait, la volonté de vaincre dans l’unité nos malheurs faisait de nous un peuple phare des caraïbes. Mais aujourd’hui, les mêmes causes qui nous tiennent dans le sous-développement depuis maintenant plus de deux siècles ne nous lâchent plus.

J’ai été trop naïf. En croyant qu’après le séisme du 12 janvier 2010, les politiques allaient mettre de côté cette lutte permanente pour  le pouvoir. Et du même coup présentait un vrai plan de développement durable à la population. C’était mal connaitre les bêtes politiques haïtiennes. Je n’ignore pas que, chez les grands peuples, qu’ils ont eux aussi connus des périodes douloureuses et difficiles. Mais j’ai dit tout simplement que cela perdure trop chez nous. Il n’est pas possible qu’un peuple qui eut à faire l’une des plus grandes révolutions du monde, s’enlise encore dans cette crise endémique.

Il semble donc naturel de croire que cette terre est maudite. Car si après deux cents ans d’existence, un peuple n’arrive même pas à organiser une petite élection pour renouveler ses personnels politiques, on est en droit de penser que ce peuple est damné.

Il n’est certainement pas mauvais, de demander aux jeunes haïtiens de ne pas tomber dans les pièges et caprices de nos politiques. Pour eux, ce n’est plus une question de pays. Si vous voulez lutter vraiment pour un changement en profondeur dans le pays, c’est bien. Alors faites-le de manière originale. Ne vous laissez pas influencer par ces racketteurs politiques qui ne jurent que par leurs succès personnels. Et surtout ne dites pas : « pour le Drapeau, pour la Patrie, mourir est beau », si votre révolution n’est pas consacrée pour détruire les inégalités et mettre le pays sur le chemin du développement durable, n’empruntez pas cette voie. Il faut juste laisser les politiques enterrent les politiques. Pendant que vous travaillez dans l’ombre et jonglez avec les difficultés pour accoucher une révolution qui surprendra tout le monde.