Pèpè ou déchet, cette commerce est très florissante en Haïti.

Article : Pèpè ou déchet, cette commerce est très florissante en Haïti.
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10 avril 2013

Pèpè ou déchet, cette commerce est très florissante en Haïti.

via cecif.com
via cecif.com

Que celui qui n’a jamais porté les Pèpè (vêtement usagés), envoie la première pierre sur cette industrie très florissante dans le pays. Mais qui ne fais pas notre fierté. Loin d’être la perle des Antilles, malheureusement notre chère Haïti est en passe de devenir la poubelle des Antilles. On dirait une malédiction pour la première république noire du monde.  C’est vrai que le pays n’est pas une boite à ordures, cependant chaque semaine des dizaines de milliers de tonnes d’articles et de vêtements usagés(Pèpè) débarquent dans le pays par cargos venant le plus souvent des USA viennent augmenter nos lots de déchets. Le pire C’est toujours avec empressement que les citoyens accueillent les marchands de Pèpè.

En Haïti, tout peut servir, tout peut être réutilisé, transformé ou vendu. Ce qui est considéré comme déchet par les citoyens des autres pays ne l’est pas pour autant pour nous. par analogie, on  pourrait bien comprendre que c’est nous autres qui incarne parfaitement cette théorie de Lavoisier : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

Bref,  selon mes grands parents depuis 1960, le terme pèpè désignant principalement des vêtements usagés provenant des Etats-Unis a fait son apparition dans le vocabulaire haïtien. Dès lors, la couture, les commerces des toiles pour fabriquer des beaux vêtements selon notre propre culture n’ont plus d’importance à nos yeux. Cependant à partir de 1994, le marché du pèpè a augmenté dans le pays, il comprend aujourd’hui des objets de secondes ou énièmes mains de toutes sortes : télévisons, machines, vêtements, chaussures et des vielles machines à écrire etc.

crédit photo: nelsond.mondoblog.org
crédit photo: nelsond.mondoblog.org

Nous avons une expression créole, certes qui n’est pas un bon compliment pour nous, mais qui traduit bien cette réalité : BLAN JETE, AYISYEN RANMASE. (Le blanc jette et l’haïtien ramasse). L’observateur qui vadrouille dans les rues de Port-au-Prince peut constater l’omniprésence des déchets dans les rues, les décharges improvisées peuvent servir d’adresse à n’importe quel moment à tout bon citoyen qui se respecte, qui paie des taxes pour permettre au gouvernement de favoriser les importateurs de pèpè à importer beaucoup plus de déchets pour venir salir d’avantage la république.

Il faut dire, qu’il existe  toujours quelqu’un du plus haut placé dans la hiérarchie sociale dont les déchets seront réutilisés par un individu plus pauvre. Cependant  à faire ce constat pour un pays qui a plus de deux siècles d’indépendances est  très inquiétant. On a marre de porter des vêtements que d’autres personnes ont déjà utilisés. On pouvait bien admettre une telle situation après une grande catastrophe, mais il est ridicule de voir nos jeunes gens, les ti blodè comme ils se nomment qui se lèvent de très tôt pour aller dans les marchés de pèpè  afin de se procurer les meilleurs modèles de tenis qui sont à la mode.

 

 

 

 

 

 

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Commentaires

Carlos Versanne
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Un grand article! je travaille sur un sujet pareil pour un travail de fin d'etude.

Pierre PETIT-FRERE
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Tu as produit un tres beau texte: Ces montagnes de pepe, d'ordures ne font pas honneur a notre pays

Nelson
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Merci bien Petit-Frère pour votre commentaire. Alors, c'est nous jeunesse de ce pays qui doit agir et réflechir autrement pour changer le visage de ce pays.
encore merci d'avoir passé ici, et me laisser vos commentaires.

Raoul
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Monsieur Deshommes, contactez moi svp, c'est pour une proposition de travail. Mon mail est raoulamisial@gmail.com

Osman Jérôme
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Je te rasssure, mon frère que, les mauvaises langues diraient que, meme le gouvernement est Pèpè. Suivez mon regard.

Nelson Deshommes
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très bonne remarque frangin. alors, on va se demander si l'échec de Mr Rose est aussi l'échec de la diaspora haïtienne.