Parce qu’un jour, j’avais faim

Article : Parce qu’un jour, j’avais faim
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16 décembre 2014

Parce qu’un jour, j’avais faim

un plat du jour/ par azartaz via flickr.com
un plat du jour/ par azartaz via flickr.com

Ne versez pas toutes les larmes de votre être. Ne sombrez pas dans le désespoir. Cessez d’être un simple spectateur du film de ce monde. Désormais, vous avez mon assistance. Je vais te donner le bras pour avancer. Pourquoi ? Parce qu’un jour, moi aussi j’avais faim. Jamais je n’avais regardé les passants comme ce soir. Pourtant il me semblait que j’étais seul au monde.

Je revenais de l’école, fatigué on ne peut plus de cette rude journée de classe. Et puis une faim de loup torturait mes entrailles. J’étais comme un chien errant au milieu d’un désert. Je me souviens encore de ce jour terrible comme si c’était hier.

J’avais envie de crier comme une femme qui est sur le point de mettre au monde son nouveau-né. Mais je n’avais pas eu le courage. Je n’avais vu personne porter attention à moi. Je n’avais pas cru que c’est parce qu’ils ne voulaient pas, mais ils obéissaient tous à  cette règle non officielle, qui veut que dans ce monde on ne pense vraiment qu’à soi. L’individualisme ne fait que gagner du terrain.

Sans doute, c’était la première fois de ma vie que je me trouvais dans cette situation. Par moments, j’étais pris comme par le vertige. Mais j’ai tenu bon jusqu’à l’arrivée de mon vieux père un peu tard dans la nuit qui me secoua et me donna à manger.

Malheureusement, le destin des plus pauvres est cruel. D’ailleurs le plus souvent on ne partage qu’avec ceux qui en ont déjà trop. Si vous croyez que je mens, regardez pour la Noël avec qui vous allez partager. Seriez-vous prêt à tendre la main à ceux qui n’ont pas de domicile fixe ? Porterez-vous un regard sur ceux qu’on ose appeler les « sans-dents » ? Nous sommes pris dans le piège d’un cercle vicieux de nos vieilles habitudes. On ne cesse de dire que : « L’eau va à la rivière et l’argent va au riche. »

Aujourd’hui, lorsque je vois quelqu’un se recroqueviller dans ce coin avec ses vieux habits, je ne peux m’en empêcher de penser à ce jour où j’attendais que quelqu’un me vienne en aide, qu’un ange puisse m’apporter ce pain quotidien qui me faisait défaut.

Parce que je suis un survivant de la faim, j’ai pris l’engagement de ne pas tourner les yeux en voyant les pauvres. J’ai pris aussi l’habitude de ne pas gaspiller la nourriture et de donner à ceux qui en ont vraiment besoin. Voilà, en te voyant ce matin te mettre en boule comme un chaton, il a été facile pour moi de t’approcher.

Moi, dès l’enfance je savais que le chemin de la vie n’est pas facile. Maintenant, je sais que le sort des plus pauvres est terrible et la faim est un fléau.

Comme par magie, j’entends toujours les mots que les pauvres gens se disent. Je vous laisse avec cette vidéo !

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Commentaires

Julien
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Bel article !
ça fait un peu triste en le lisant, mais très touchant