Haïti: Que les politiques enterrent les politiques

21 novembre 2014

Haïti: Que les politiques enterrent les politiques

crédit photo: MichelleWalz via flickr.com
crédit photo: MichelleWalz via flickr.com

Le ciel de la politique haïtienne s’assombrit. Nous plongeons à petits pas dans l’incertitude. La mer est agitée, la pointe de l’iceberg est là, tandis que notre capitaine ne sait plus quoi faire. Les passagers sont abasourdis par les messages de détresse. Nous naviguons de jour en jour vers des eaux troubles et bouillantes.  Alors même que cette année 2014 s’avance timidement vers sa fin, il me semble que rien ne changera jamais à Haïti.

Car l’haïtien a perdu ce qui jadis, lui était très cher ; le sens de l’orgueil. Aussi, ce sentiment de fierté qui nous habitait, la volonté de vaincre dans l’unité nos malheurs faisait de nous un peuple phare des caraïbes. Mais aujourd’hui, les mêmes causes qui nous tiennent dans le sous-développement depuis maintenant plus de deux siècles ne nous lâchent plus.

J’ai été trop naïf. En croyant qu’après le séisme du 12 janvier 2010, les politiques allaient mettre de côté cette lutte permanente pour  le pouvoir. Et du même coup présentait un vrai plan de développement durable à la population. C’était mal connaitre les bêtes politiques haïtiennes. Je n’ignore pas que, chez les grands peuples, qu’ils ont eux aussi connus des périodes douloureuses et difficiles. Mais j’ai dit tout simplement que cela perdure trop chez nous. Il n’est pas possible qu’un peuple qui eut à faire l’une des plus grandes révolutions du monde, s’enlise encore dans cette crise endémique.

Il semble donc naturel de croire que cette terre est maudite. Car si après deux cents ans d’existence, un peuple n’arrive même pas à organiser une petite élection pour renouveler ses personnels politiques, on est en droit de penser que ce peuple est damné.

Il n’est certainement pas mauvais, de demander aux jeunes haïtiens de ne pas tomber dans les pièges et caprices de nos politiques. Pour eux, ce n’est plus une question de pays. Si vous voulez lutter vraiment pour un changement en profondeur dans le pays, c’est bien. Alors faites-le de manière originale. Ne vous laissez pas influencer par ces racketteurs politiques qui ne jurent que par leurs succès personnels. Et surtout ne dites pas : « pour le Drapeau, pour la Patrie, mourir est beau », si votre révolution n’est pas consacrée pour détruire les inégalités et mettre le pays sur le chemin du développement durable, n’empruntez pas cette voie. Il faut juste laisser les politiques enterrent les politiques. Pendant que vous travaillez dans l’ombre et jonglez avec les difficultés pour accoucher une révolution qui surprendra tout le monde.

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