Haïti-goudougoudou: faut-il tout oublier ou en parler toujours ?
Goudougoudou, c’est ce nom mystérieux que les survivants du puissant séisme du 12 janvier 2010, ont attribué à ce tremblement de terre qui avait ravagé une bonne partie de la capitale haïtienne. Je tiens vraiment à m’excuser au près de mes lecteurs et lectrices silencieux. Car, il y a maintenant trois ans, et vous attendez encore mon témoignage sur cette grande catastrophe qui a frappé Port-au-Prince et les zones avoisinantes.
Oui, seulement pendant trois jours, après le passage de l’ombre de la mort sur Haïti, j’avais eu le courage de parler de cet évènement. Et maintenant plus les jours passent, je me vois toujours dans un énorme tourment, quand je dois raconter ce que j’avais vu et ce que j’ai vécu ce Mardi 12 janvier 2010 à 16 heures 53.
Tout au début, j’avais dit que goudougoudou est un nom mystérieux. En effet, le peuple haïtien a choisit ce nom, c’est par rapport à ce bruit si puissant et inhabituel, qui accompagnait le passage de ce tremblement de terre sur Haïti.
Et maintenant, il y a trois ans, c’est dans l’indifférence totale que nous célébrons le troisième anniversaire de ce triste événement. Avons-nous déjà oublié cette date ? Doit-on vraiment parler de ce puissant séisme qui a fait près de 300.000 morts sans compter des milliers disparus. Bref, mon cœur est encore attristé, c’est comme si je sentais encore l’odeur des corps sans la moindre souffle de vie de mes frères et sœurs qui traînent un peu partout sous les décombres.
12 janvier 2013, selon un arrêté présidentiel, n’est ni chômé, ni férié. Dans notre vie coutumière nous faisons mémoire de nos disparus. Oui, ils ne sont plus là, avec la complicité des dirigeants irresponsables, sans vision. Et aujourd’hui, nous marchons dans nos ruelles sanglantes de la mort, dans l’indifférence et l’irresponsabilité de nos dirigeants. Sommes-nous à l’abri face à ce genre de catastrophe ? Un peuple qui oublie son passé, est condamné à le revivre. Dit-on toujours, alors que devons-nous faire pour éviter le pire ? Doit-on continuer avec nos luttes de classes, les vielles traditions ? Franchement, je ne sais pas. Mais le malheur frappe encore et toujours à nos portes, sous le regard passif de nos dirigeants.
Deshommes
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