Haïti-Education : la course aux résultats restreint la qualité de l’éducation

29 juin 2013

Haïti-Education : la course aux résultats restreint la qualité de l’éducation

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Le président de la République d’Haïti, Michel J. Martelly avait toujours fait de l’éducation gratuit son cheval de bataille. Depuis son accession au pouvoir, il vante un programme de gouvernement baptisant au nom des (5 E), il s’agit de l’Education, Etat de droit, Energie, Emploi et Environnement.  Si dans tous ces domaines, il est difficile de remarquer des grands changements, par contre dans le secteur de l’éducation, il a en effet marqué des points. Cependant à force de vouloir donner l’impression que ce projet a réussi, on néglige tout bonnement la qualité de l’enseignement qu’on pense offrir aux gens de petites bourses.

La gratuité de l’éducation notamment au niveau de l’enseignement fondamental, a été toujours une exigence de la constitution haïtienne. Avec  Le gouvernement Martelly/Lamothe, à travers le programme de scolarisation universelle, gratuite et obligatoire (PSUGO), plusieurs milliers d’enfants haïtiens ont pu bénéficier de ce programme.

Cependant, l’enthousiasme de Scolariser tous les enfants d’ici à 2015, qui s’inscrit parmi l’un des grands objectifs du millénaire de nombreux pays du tiers monde ne favorise pas la bonne qualité de l’éducation dans le pays. J’étais obligé de faire un tour dans certains établissements scolaire de la deuxième ville du pays, Cap-Haitien. La situation est vraiment accablante, les professeurs sont toujours en grèves. Certains matériels scolaires destinés aux élèves se trouvent entre les mains des particuliers. Pour bénéficier du programme de scolarisation gratuite, certains directeurs d’écoles ont même utilisé des chambres à peine d’un mètre carré pour faire au moins deux salles de classes.

En effet, la qualité de l’enseignement, joue un rôle prépondérant dans la vie des enfants. Elle influe sur ce que les élèves apprennent et notamment sur la façon dont ils l’apprennent ainsi que sur les bénéfices qu’ils pourront tirer de leur formation.

L’éducation est à l’homme ce que les ailes sont à l’oiseau; elle lui permet de s’élever au-dessus de la poussière du sol de l’ignorance. Mais une éducation de qualité douteuse, n’est que de l’argent jeter par la fenêtre.

Le 14 mai dernier le président de la république a déclaré :

Michel J. Martelly ‏@MichelJMartelly14 Mai

Deux ans après mon entrée en fonction comme Président de la République,1 million 288 mille 956 enfants ont bénéficié du PSUGO.#2ansMartelly

Pourtant, selon UNICEF L’accès demeure encore limité sans compter que la qualité et la gouvernance constituent un défi majeur. L’enseignement, c’est ce qui appauvrisse bon nombre de parents haïtiens. Alors, pour une éducation vraiment gratuite et de bonne qualité  l’État doit se doter, plus d’infrastructures scolaires que le secteur privé. Car, c’est le secteur privé qui détienne le monopole de l’éducation dans le pays.

A dire vrai, je suis pour une réévaluation complète du système éducatif haïtien. Car avec le développement des nouvelles technologies de l’information, on ne doit pas se permettre d’offrir une formation aux rabais aux jeunes haïtiens.

 

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Commentaires

Osman Jérôme
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N’a-t-on pas toujours dit que : « Tout ce qui mérite d’être fait, vaut la peine d’être bien fait. Loin de ne pas louer l’idée du président, mais je trouve que cette affaire une gaffe, une démagogie de plus dans un système éducatif haïtien déjà en faillite.
Ce programme ressemble plutôt à une propagande pré-électorale. C’est la même situation à Saint-Marc. Je trouve que c’est vraiment cruel de la part de dirigeants de dépenser au tant d’argent dans cette mascarderie éducative.

Nelson
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En effet, William, comme je l'a dit dans ce billet, l'éducation coute vraiment très cher en Haïti. cependant, maintenant on parle de l'éducation gratuite, mais une éducation gratuite de qualité douteuse. eh bien moi, je pense avec ce qui se fait à l'échel international, si on néglise la qualité de l'enseignement dans le pays, nos enfants ne seront pas très compétitif sur le marché mondial.

William Bayiha
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Nelson je trouve ton analyse proche de ce que j'observe de ce côté de l'Atlantique. On parle d'éducation gratuite, mais comme je l'ai dit dans un billet, l'éducation gratuite est payante dans la plupart de nos pays. Ici au Cameroun, la pension a été recyclé dans ce qu'on appelle chez nous "frais d'APE" exigé paradoxalement par l'Association des parents d'élèves. Va chercher la contradiction. A Haïti, la situation est la même sembles-tu dire puisque ce que les jeunes haïtiens dépensent dépasse l'argent. Il s'agit de leur avenir. Merci pour ce billet.